Le Pays De France - Les avocats de Johnny Depp dénoncent l'effet "dévastateur" des accusations d'Amber Heard

Paris -
Les avocats de Johnny Depp dénoncent l'effet "dévastateur" des accusations d'Amber Heard
Les avocats de Johnny Depp dénoncent l'effet "dévastateur" des accusations d'Amber Heard / Photo: © AFP

Les avocats de Johnny Depp dénoncent l'effet "dévastateur" des accusations d'Amber Heard

Les accusations de violences conjugales portées contre Johnny Depp par son ex-femme Amber Heard ont eu un effet "dévastateur" pour la carrière de l'acteur américain, a affirmé mardi son avocat devant un tribunal aux Etats-Unis, où l'ancien couple s'accuse mutuellement de diffamation.

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Ce procès, qui se déroule près de Washington, découle d'une tribune publiée dans le Washington Post en 2018, dans laquelle Amber Heard se décrivait comme une "victime de violences conjugales" brimée par la société après être sortie du silence deux ans plus tôt.

"Cette affaire montre à quel point les mots peuvent être dévastateurs quand ils sont faux et prononcés publiquement", a affirmé l'avocat de l'acteur, Benjamin Chew, à l'ouverture des débats.

"Amber Heard a changé à jamais la vie et la réputation de M. Depp et vous l'entendrez raconter le terrible impact que cela a eu sur sa vie", a-t-il dit en s'adressant aux jurés.

Selon Benjamin Chew, Amber Heard avait accusé son mari de violences en 2016 pour se venger de lui après sa décision de divorcer.

Et deux ans plus tard, "dans le sillage du mouvement MeToo" dénonçant les violences sexuelles et "juste avant la sortie du film Aquaman" dans lequel elle jouait, Amber Heard "a choisi de rappeler au monde ces allégations venimeuses dans un journal reconnu mondialement", a-t-il assuré.

- Liberté d'expression -

Dans sa tribune, l'actrice âgée de 35 ans ne citait pas nommément Johnny Depp, 58 ans, qu'elle avait rencontré en 2009 et épousé en 2015.

Dès l'année suivante, elle avait demandé une ordonnance de protection pour le tenir à distance, affirmant avoir été frappée par l'acteur. Mais elle avait renoncé à ses accusations dans le cadre de leur divorce, conclu avec fracas en 2017.

Après la publication de cette tribune, l'ancien policier infiltré de "21 Jump Street", qui nie avoir jamais frappé son épouse, avait porté plainte en diffamation contre Amber Heard, réclamant 50 millions de dollars de dommages et intérêts.

La comédienne avait à son tour déposé plainte en diffamation pour obtenir 100 millions de dollars, dénonçant le prolongement des "abus" et du "harcèlement" que Johnny Depp lui a imposés pendant leur mariage.

L'acteur a déposé sa plainte dans l'Etat de Virginie, où le Washington Post est imprimé et où le cadre légal est plus favorable aux plaintes en diffamation qu'en Californie, où les deux acteurs résident. Le procès a ainsi lieu dans un tribunal de Fairfax, une petite ville de l'Etat de Virginie proche de la capitale américaine.

Cette affaire est avant tout "sur le Premier amendement" de la Constitution qui a donné à Amber Heard "le droit de dire les mots qu'elle a dits", a répondu l'avocat d'Amber Heard, Ben Rottenborn, demandant aux jurés "de confirmer et de protéger" ce droit.

- Addictions -

"Si Amber avait eu l'intention d'utiliser cet article pour détailler les abus dont elle a été victime (...) cet article aurait été très, très différent, a-t-il expliqué.

"Vous allez voir le vrai Johnny Depp, au delà des tapis rouges, de la notoriété et l'argent des costumes de pirates", a ajouté l'avocat, évoquant un homme rendu violent par l'abus d'alcool et de drogues, des addictions qui ont détruit sa carrière.

Les deux anciens époux assistent au procès, diffusé en direct à la télévision et qui devrait être très suivi. Il devrait durer plusieurs semaines et la liste des témoins est digne des grands films hollywoodiens, avec le milliardaire Elon Musk, les acteurs James Franco et Paul Bettany, et la comédienne Ellen Barkin.

Ce scénario ressemble à celui qui s'était joué en 2020 à Londres. A l'époque, la vedette des films "Pirates des Caraïbes" avait intenté un procès à la société éditrice du quotidien The Sun après un article le présentant comme un mari violent.

Appelée comme témoin, son ex-femme avait décrit une douzaine d'agressions commises, selon elle, par un époux transformé en "monstre" par son usage excessif de drogues.

Johnny Depp avait admis consommer trop de drogues et d'alcool, mais affirmé n'avoir jamais levé la main sur une femme. Il avait reçu le soutien de ses ex-compagnes Vanessa Paradis et Winona Ryder.

La justice britannique avait finalement tranché en faveur du tabloïd, estimant que "la grande majorité des agressions présumées avaient été prouvées".

Après ce revers, la carrière de l'acteur avait plongé et il avait évincé de plusieurs projets, dont le 6e opus de "Pirates des Caraïbes".

(A.Laurent--LPdF)