Mexique: neuf morts et 78 blessés dans l'effondrement d'un chapiteau pendant un meeting électoral
Un meeting électoral a tourné au drame mercredi soir dans le nord du Mexique, lorsqu'un chapiteau et un écran géant se sont effondrés sur la foule sous l'effet d'une puissante rafale de vent, tuant au moins neuf personnes dont un enfant, selon les autorités.
Au moins 70 autres personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, a ajouté sur X Samuel Garcia, le gouverneur de l’État de Nuevo Leon (nord-est) où s'est produit l'accident. Onze personnes ont pu sortir de l'hôpital après avoir reçu des soins.
Il avait qualifié l'accident de "tragédie" devant la presse sur les lieux de l'accident, à San Pedro de Garza, la partie chic de la capitale industrielle Monterrey.
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, les piliers soutenant un podium se sont effondrés et un écran géant est tombé sur l'assistance, devant la scène où se trouvait le candidat à la présidence, Jorge Alvarez Maynez, et d'autres membres du parti centriste Movimiento Ciudadano.
Dans une vidéo jeudi matin, M. Maynez a confirmé qu'il suspendait sa campagne électorale, parlant d'une "rafale de vent qui a dû durer cinq minutes" et qui a également arraché des arbres.
"Il n'y a pas eu une tempête permanente, ce n'est pas un phénomène climatique prévisible comme on l'a spéculé", a-t-il ajouté en réaction à une polémique qui affleure déjà sur les réseaux sociaux.
Le service météorologique mexicain avait annoncé des rafales de vent atteignant 70 km/h et de possibles tornades notamment à Nuevo Leon dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le président Andres Manuel Lopez Obrador a indiqué que "l'autorité doit enquêter" en présentant ses condoléances aux familles des victimes. "Nous savons qu'ils ne sont pas responsables, ils font leurs réunions comme tous maintenant que nous sommes en campagne électorale", a déclaré le président lors d'une conférence de presse.
D'autres images publiées sur X montrent des personnes en train d'être extraites d'un amas de structures en fer.
Alvarez Maynez, 38 ans, troisième dans les sondages pour les élections du 2 juin, et d'autres membres de son parti ont réussi à se mettre à l'abri en courant.
"Je vais bien et suis en communication avec les autorités pour suivre l'évolution de ce qui s'est passé. Le plus important pour l'instant est de s'occuper des victimes", avait-il écrit sur X juste après l'accident.
- "Hystérie" et "panique" -
"Soudain", la structure "s'est effondrée, m'a frappé à la tête et je me suis évanoui, le reste n'était que pure hystérie, pure panique", a témoigné sur Televisa l'un des participants au meeting, José Juan, racontant comment le chapiteau s'était effondré.
Le meeting en présence du candidat à la présidence marquait la clôture de la campagne de la candidate du Movimiento Ciudadano à la mairie de San Pedro, Lorenia Canavati. Les candidats du parti au parlement étaient également présents.
Claudia Sheinbaum, candidate du parti de gauche au pouvoir et grande favorite pour la présidence a exprimé sa "solidarité avec la famille et les amis des victimes". Elle a annoncé annuler un rassemblement prévu jeudi à Monterrey.
"Du fond du cœur, j'espère que personne n'a été gravement blessé par ce qui s'est passé", avait déclaré de son côté Xochitl Galvez, candidate de l'opposition de centre-droit.
- Notoriété croissante -
Alvarez Maynez a gagné en notoriété grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et à sa participation aux débats présidentiels obligatoires, au cours desquels il a tenté de donner de lui une image indépendante, évitant les attaques personnelles contre les candidats en lice.
Ces derniers jours, les partis d'opposition lui ont demandé de se désister en faveur de Mme Galvez, ce qu'il a refusé de faire.
Le Mexique s'apprête à vivre le 2 juin les élections les plus importantes de son histoire, au cours desquelles seront élus le président, les membres du Congrès, 9 des 32 gouverneurs et des milliers de fonctionnaires locaux.
Au total, un peu plus de 20.000 postes sont à pourvoir dans une campagne marquée par la violence du crime organisé, avec un total de 30 candidats tués depuis le début de la campagne électorale le 23 septembre, selon l'ONG Data Cívica.
(R.Dupont--LPdF)