Les débats s'ouvrent au procès du fils du président Biden, Hunter, pour détention illégale d'arme
Le procès pour détention illégale d'arme du fils du président américain Joe Biden, Hunter, entre mardi dans le vif du sujet avec l'ouverture des débats au tribunal fédéral de Wilmington, dans le Delaware, à cinq mois du scrutin où son père espère décrocher un second mandat.
Hunter Biden, 54 ans, qui s'est sorti d'années d'addictions à la drogue et à l'alcool, est l'une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père - à commencer par Donald Trump - qui le considèrent comme le talon d'Achille de Joe Biden.
La semaine dernière, un tribunal de New York a reconnu Donald Trump coupable pour des falsifications comptables destinées à cacher un paiement de 130.000 dollars afin d'éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016. Un verdict inédit pour un ex-président américain.
La première journée au tribunal de Wilmington, le fief des Biden dans l'Etat du Delaware, sur la côte est des Etats-Unis, s'est conclue par la sélection du jury. Hunter Biden peut compter sur le soutien de son clan, dont sa femme Melissa Cohen Biden et sa belle-mère Jill Biden, qui assistaient toutes les deux à l'audience.
"En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours, mais en tant que père, j'ai un amour infini pour mon fils, j'ai confiance en lui, et je respecte sa force", a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
- Inculpé de fraude fiscale -
Hunter Biden a plaidé en octobre non coupable dans cette affaire.
Il est accusé d'avoir menti en remplissant des formulaires pour l'acquisition d'une arme à feu en 2018, dans lesquels il niait l'addiction à la drogue qu'il a reconnue par la suite.
Le jury devra se prononcer sur deux chefs d'accusation portant sur des mensonges présumés dans les documents nécessaires à l'achat d'un revolver en 2018, et un troisième sur la possession illégale de cette arme.
Les procureurs devraient insister sur la chronologie, puisque Hunter Biden affirme être guéri de ses addictions depuis 2019 mais qu'il n'avait pas coché la case toxicomane sur le formulaire lors de l'achat de cette arme.
La défense fait valoir qu'il ne se considérait pas à l'époque comme un toxicomane et qu'il ne s'agissait donc pas d'un mensonge.
En cas de condamnation, Hunter Biden encourt jusqu'à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme.
Il a par ailleurs été inculpé en décembre de fraude fiscale pour s'être soustrait, par un "stratagème", à l'obligation de payer 1,4 million de dollars d'impôts. Il a plaidé non coupable dans ce dossier, pour lequel son procès se tiendra en septembre en Californie (ouest), où il réside désormais.
Ces deux procès pourraient parasiter les efforts de Joe Biden, en campagne pour sa réélection, pour marquer le contraste avec son adversaire républicain, visé par quatre procédures pénales distinctes.
Les débats au procès porteront certainement sur le livre de Hunter Biden "Les Belles Choses" (2021), dans lequel il raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d'éphémères amours avec la veuve de son frère...
Avocat puis homme d'affaires, il s'est reconverti dans la peinture après s'être sorti d'addictions à la drogue et à l'alcool.
(F.Bonnet--LPdF)