La foule se rassemble à Téhéran pour les funérailles du président Raïssi
Des dizaines de milliers d'Iraniens sont rassemblés tôt mercredi dans le centre de Téhéran pour rendre un dernier hommage au président iranien Ebrahim Raïssi, tué dimanche dans le crash d'un hélicoptère, a indiqué la télévision d'Etat.
Brandissant des portraits du président défunt et des drapeaux iraniens, la foule se masse autour de l'Université de Téhéran, dans le centre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, doit y diriger à 09H00 (05H30 GMT) la prière lors de la cérémonie d'adieu à Ebrahim Raïssi et aux sept autres personnes, dont le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian, tuées dans l'accident.
Mercredi a été déclaré jour férié et les habitants de Téhéran ont reçu des messages sur leur téléphone les appelant à "assister aux funérailles du martyr".
A l'issue de la prière, les cortèges doivent converger vers la place Enghelab, dans le centre-ville.
Plusieurs pays étrangers, comme la Russie, la Turquie et l'Irak ont annoncé qu'ils seraient représentés aux funérailles, mais pas au niveau des chefs d'Etat.
Le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, assiste à la cérémonie, de même que le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem.
L'une des tâches du président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, est de préparer l'élection présidentielle, qui se tiendra le 28 juin.
- Enterrés jeudi -
Prévues pour durer jusqu'à jeudi, les funérailles ont débuté mardi à Tabriz, la grande ville du nord-ouest à proximité de laquelle l'accident s'est produit.
Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont été ensuite transférés dans la ville sainte de Qom, au sud de la capitale, où une foule immense a assisté à la cérémonie.
De nombreux et immenses portraits du "martyr" Ebrahim Raïssi ont été suspendus et accrochés dans les lieux publics des principales villes.
Le président défunt sera enterré jeudi à Machhad (nord-est), sa ville natale.
Les funérailles sont organisées selon la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui ayant suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
Le président iranien est décédé dans le crash de l'hélicoptère qui l'amenait dimanche vers Tabriz après avoir assisté à l'inauguration conjointe d'un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à leur frontière commune. Figure également parmi les victimes le gouverneur de la province iranienne de l'Azerbaïdjan oriental.
De difficiles opérations de recherche et de sauvetage ont été menées durant une douzaine d'heures dans de mauvaises conditions météorologiques au sein d'une région escarpée et boisée. Les débris de l'hélicoptère ont été découverts lundi à l'aube.
Une enquête sur les causes du crash a été ordonnée par le chef d'état-major des forces armées, Mohammad Bagheri.
L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi était considéré comme l'un des favoris pour succéder à l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.
Durant sa présidence, il a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l'ennemi juré Israël.
(L.Chastain--LPdF)