Devant Buckingham, inquiétude et admiration pour la reine
"C'est triste"... Admirateurs, touristes et journalistes rassemblés devant le palais de Buckingham à Londres partagent leur inquiétude concernant l'état de santé de la reine Elizabeth II, et leur affection pour la populaire monarque.
Les médecins de la monarque de 96 ans ont fait part jeudi midi de leur "préoccupation" concernant l'état de santé d'Elizabeth II, qui se trouve dans sa résidence privée de Balmoral en Ecosse où elle passe habituellement l'été.
Après ces annonces médicales aussi rares qu'inquiétantes, des centaines de Britanniques et touristes présents devant le palais londonien, par moments sous une pluie battante, ont fait part de leur émotion.
"J'espérais que l'air écossais lui ferait du bien", lâche Elizabeth Jackson, 66 ans, baptisée ainsi en l'honneur de la reine. "Les problèmes se sont multipliés depuis un an, c'est inquiétant".
L'angoisse monte d'autant plus au Royaume-Uni que son héritier le prince Charles et ses petits-fils William et Harry se sont précipités au chevet de la reine.
De leur côté, les présentateurs de la BBC ont tous revêtu leur costume et cravate noirs de rigueur.
"Elle a été reine toute notre vie, elle est si calme, si mesurée", relève avec émotion Maureen Barnett, professeure à la retraite interrogée par l'AFP.
- "Il fallait s'y attendre" -
Devant Buckingham, un panneau a été sorti pour informer les touristes que la relève de la garde n'aurait pas lieu, avant d'être retiré peu après.
Mais hormis le grand nombre de journalistes et les centaines de badauds, venus parfois avec des bouquets de fleurs, peu de signes de l'angoisse qui monte dans le pays.
Stoïques, les traditionnels gardes changent toujours leur fusil d'épaule à intervalles réguliers, les touristes se prennent en selfie et les policiers poursuivent leur ronde habituelle.
Certains, pas toujours informés des dernières nouvelles, s'interrogent quand même sur la présence des médias. "La reine ne va pas bien", leur explique alors un policier en montrant son téléphone portable.
Au-delà de l'émotion, le réalisme est de mise devant le palais.
"Il fallait s'y attendre, elle est devenue très frêle, c'est triste", observe ainsi Ken Cross, un touriste australien.
"C'est le cours normal des choses, elle est âgée et pas en forme", ajoute Homa, jeune femme d'une vingtaine d'années.
"C'est triste mais elle a vécu sa vie", note Diana Leroy, une touriste allemande. "On n'a pas de monarchie en Allemagne, donc je ne sais pas ce que ressentent les gens ici".
La monarque, à la santé déclinante depuis une nuit d'hospitalisation l'année dernière dont la nature n'a jamais été révélée, s'est rarement montrée en public ces derniers mois, ses services évoquant des difficultés pour se déplacer.
(F.Moulin--LPdF)