Le Pays De France - Nouveau coup de force de Netflix, qui a gagné près de 9 millions d'abonnés

Paris -
Nouveau coup de force de Netflix, qui a gagné près de 9 millions d'abonnés
Nouveau coup de force de Netflix, qui a gagné près de 9 millions d'abonnés / Photo: © AFP

Nouveau coup de force de Netflix, qui a gagné près de 9 millions d'abonnés

Netflix a fait une nouvelle démonstration de force, mercredi, avec des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu et un bond des abonnés, malgré la concurrence féroce qui fait rage dans le streaming.

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D'un trimestre à l'autre, le géant de Los Gatos (Californie) a gagné 8,76 millions d'abonnés, pour atteindre 247,1 millions fin septembre. Sur un an, son portefeuille a progressé de 10,8%, selon un communiqué.

Netflix met la forte hausse des abonnés sur le compte de ses contenus et de la montée en puissance du streaming à l'échelle mondiale, mais aussi sur le succès de sa nouvelle tarification pour les comptes partagés entre plusieurs utilisateurs.

La plateforme a mis en place, fin mai, dans une centaine de pays, cette facturation du partage d'identifiants avec des personnes non membres du foyer.

Selon les estimations de Netflix, avant cette évolution, plus de 100 millions de foyers laissaient d'autres personnes utiliser leur compte.

Le groupe indique que le taux d'annulation d'abonnements liés à cette facturation "reste bas, en deçà de ce que nous anticipions", selon le communiqué.

Par ailleurs, la proportion de personnes passant de l'utilisation d'identifiants d'un autre foyer à un abonnement payant est "conséquente".

Ces résultats en boulet de canon ont propulsé le titre, qui progressait de plus de 12% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.

"Netflix semble avoir surmonté les difficultés qu'il avait connues début 2022", a commenté Jamie Lumley, analyste de Third Bridge. A l'époque, le groupe avait connu un ralentissement de sa croissance, un peu vite interprété alors comme la fin d'une ère.

- Hausses de tarifs -

Outre la croissance, la plateforme affiche une rentabilité insolente, à l'heure où ses grands concurrents, Disney en premier lieu, cherchent à faire évoluer leur modèle économique pour le rendre bénéficiaire.

Netflix a ainsi relevé sa prévision de marge opérationnelle pour l'ensemble de son exercice 2023, à 20% désormais, soit le haut de la fourchette initialement visée, comprise entre 18% et 20%.

Le service de vidéo en ligne la voit s'améliorer sensiblement encore en 2024, entre 22% et 23%.

Netflix a profité de la publication de ses résultats pour annoncer un relèvement de certains de ses tarifs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, et en France, qui devraient encore améliorer sa profitabilité.

Dans le détail, le prix de l'offre de base (basic ou essentiel) est remonté, de même que celui de la formule Premium, tandis que les versions avec publicité et standard restent inchangées.

Netflix maintient ainsi volontairement bas le tarif de l'offre avec publicité, qui constitue un produit d'appel pour les personnes qui ne sont pas encore abonnées à la plateforme.

Sur les trois mois allant de juillet à septembre, le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 1,6 milliard de dollars. Le chiffre d'affaires, lui, a crû de près de 8%, à 8,54 milliards de dollars.

Favorablement positionné, Netflix entend encore accélérer. Si les dépenses liées à la production de contenus devraient être moins élevées que prévu en 2023, soit autour de 13 milliards de dollars, du fait de la grève des scénaristes et des acteurs, le groupe prévoit de mettre sur la table environ 17 milliards de dollars l'an prochain.

"Nous sommes déterminés à mettre fin à cette grève" des acteurs, a affirmé Ted Sarandos, dans une vidéo postée mercredi, au sujet de l'arrêt de travail des acteurs, qui dure depuis plus de trois mois. Les scénaristes ont, eux, entériné un accord avec les studios début octobre.

Le dirigeant a estimé que l'élan des négociations des dernières semaines avait été coupé par une nouvelle demande du syndicat SAG-AFTRA, qui réclame un pourcentage par abonné, une clause jugée inacceptable par Netflix.

Pour Sophie Lund-Yates, analyste d'Hargreaves Lansdown, la grève est "un nuage" dans le ciel de Netflix. "Un ralentissement durable de la production (...) pourrait être problématique, car ils n'ont pas le catalogue d'un Disney sur lequel s'appuyer."

Après avoir traversé une période durant laquelle ses concurrents préféraient garder leurs contenus pour leurs propres plateformes, Netflix a néanmoins conclu récemment de nouveaux accords de licences, notamment avec Warner Bros Discovery.

Le partenariat avec ce dernier porte, entre autres, sur les séries "Band of Brothers" et "Six Feet Under", initialement produites et diffusées par la chaîne HBO.

(O.Agard--LPdF)