Fashion Week de Paris : la semaine en 7 moments marquants
Au mitan de l'enchaînement des défilés de la Fashion Week féminine automne-hiver de Paris, qui se termine mardi, six moments de grâce, étranges, polémiques ou spectaculaires ont marqué la semaine:
- Mère créatrice chez Chloé
Pour son premier défilé à la tête de la maison Chloé, la créatrice allemande Chemena Kamali (42 ans), attendue au tournant, est venue saluer le public émue et enthousiaste. Comme tout créateur, elle pensait faire quelques pas sous les acclamations et puis s'en va...
Sans compter sur son fils de 5 ans qui n'a pas résisté à s'élancer sur le podium immaculé, devant tout le gratin de la mode, pour rejoindre sa mère. Surprise et émue, Chemena Kamali l'a pris dans ses bras, avant de se précipiter sur le père pour le lui confier et filer en coulisses.
Une rare touche humaine, familiale et spontanée, dans le déroulé toujours très scripté de la semaine mode.
- A l'aveugle chez les soeurs Olsen
Le traditionnel appareil brandi vers le podium pour poster les looks ou la forêt de bras tendus au moment de final n'ont pas eu leur place. Et les influenceurs ont suffoqué.
The Row, la marque de luxe des sœurs Ashley et Mary-Kate Olsen, a banni les téléphones portables de son défilé. Aucune image, ni du public, ni de la marque. Secret défense.
A la place, les soeurs stars de la télé dans les années 1990 ont proposé un petit carnet de note et un crayon, pour que chacun vienne y recueillir ses impressions, comme cela se faisait avant la prise de notes sur mobile.
- Raisins chez Balmain
La grappe n'a pas été lâchée de tout le défilé... un fil rouge, blanc ou rosé.
Chez Balmain, Olivier Rousteing a rendu hommage à sa ville d'enfance, Bordeaux. Le raisin, symbole de la culture viticole qui fait la réputation de la région, s'est décliné en minaudière, boucle d'oreille, en strass sur une robe ou une jupe en bustier.
- "Morning sex" chez Courrèges
"Une séance de sexe de bon matin", a résumé le chroniqueur de la mode Style.com.
Courrèges, marque française passée en quelques années de maison poussiéreuse à idole des jeunes, a misé sur un défilé spectaculairement sensuel.
Le décor : un cube blanc, comme des draps. La performance : un sol qui se soulève, comme un renflement géant. La musique : des gémissements, souffles et pulsations, rythmés par de la techno. Les tenues : remarquables par une poche centrale dans laquelle la main de celle ou celui qui la porte vient couvrir ou toucher nonchalamment son intimité.
- Peta chez Victoria Beckham
Une activiste de l'association animaliste PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) a fait brièvement irruption pendant le défilé de la styliste Victoria Beckham pour protester contre l'utilisation du cuir dans la collection. "Les animaux ne sont pas un materiau", disait sa pancarte.
- Beauté violente chez Rick Owens
Le couturier américain le plus "freak" de la mode parisienne, qui fait défiler dans son antre du 7e arrondissement, a mis une nouvelle claque avec ses bottes gonflables, façon rhinocéros cette fois, et ses silhouettes aux pupilles dilatées et à la coiffe hérissée. La robe du soir, elle, n'est plus qu'un enchevêtrement de tubes strassés qui circulent sur le corps.
Une collection radicale et disruptive, comme venue d'une autre planète, celle où le couturier s'est réfugié mentalement "en grandissant comme une petite fiotte (terme péjoratif désignant les hommes homosexuels, NDLR) rejetée par sa famille", a-t-il détaillé dans sa note d'intention.
- Fausses notes chez CFCL
Un quatuor chargé de commettre des fausses notes pendant les 12 minutes du défilé ! Entre fous rires et visages très crispés, cette expérience musicale, également accompagnée de cris de décharge au micro, n'a pas laissé indifférent le public venu assister au défilé du label japonais Clothing For Contemporary Life, dès le premier soir de la Fashion Week.
(A.Monet--LPdF)