Tuerie du 4-Juillet: le tireur avait préparé son attaque "pendant des semaines", selon la police
L'auteur présumé de la tuerie lors des célébrations de la fête nationale américaine à Highland Park avait préparé son attaque "pendant des semaines" et s'est déguisé en femme pour ne pas être identifié, a affirmé mardi la police de cette petite ville proche de Chicago.
Robert Crimo, 21 ans, a utilisé un "fusil puissant similaire à un AR-15" pour tirer vraisemblablement au hasard sur les participants au défilé du 4-Juillet du haut du toit d'un commerce, a précisé Christopher Covelli, un responsable de la police, lors d'une conférence de presse.
"Nous pensons qu'il a préparé cette attaque pendant des semaines", a-t-il dit.
Il s'était "habillé en femme" pour cacher son identité et pourrait avoir porté une perruque de cheveux longs pour cacher ses tatouages faciaux, a-t-il précisé, ajoutant qu'il avait ensuite abandonné son arme et s'était mêlé à la foule qui fuyait la parade.
Le jeune homme a tiré plus de 70 fois sur la foule, tuant six adultes et blessant au moins 30 personnes.
Mardi matin, la rue principale de cette banlieue cossue de Chicago était toujours bloquée par la police et restait figée dans les premiers instants de la fusillade.
Une poussette, un tricycle, des chaises pliantes: la quantité d'objets laissés pêle-mêle à l'abandon autour du lieu du drame témoignait du chaos généré par les coups de feu lundi.
Le Dr David Baum, un médecin qui a participé aux opérations de secours sur les lieux, a témoigné de l'horreur de l'attaque.
"La vue horrible de certains corps est insoutenable pour une personne normale", a-t-il dit sur CNN, évoquant des victimes "explosées" ou "éviscérées" par les balles.
- "C'est mon destin" -
Originaire de la petite ville proche de Highwood, le tireur a été identifié grâce aux vidéos de surveillance et au traçage de l'arme qu'il avait achetée légalement, a indiqué M. Covelli.
Il a été arrêté lundi par la police qui avait diffusé la photo d'un jeune homme diaphane, au visage émacié et tatoué.
Il ne s'est pas expliqué sur son acte mais une vidéo postée il y a huit mois montre un jeune homme dans une chambre à coucher et une salle de classe avec des affiches d'un tireur et des personnes se faisant tirer dessus.
Elle contient un commentaire audio: "J'ai besoin de tout simplement le faire", puis "c'est mon destin. Tout m'a mené à cela. Rien ne peut m'arrêter, pas même moi-même".
Des images archivées sur le compte Twitter du suspect le montrent notamment avec un drapeau de soutien à l'ex-président républicain Donald Trump sur le dos.
La maire de Highland Park, Nancy Rotering, a indiqué sur NBC qu'elle avait connu le jeune homme quand il était enfant, chez les scouts.
- "Tristesse" -
"C'est là qu'il faut réfléchir et se demander ce qu'il s'est passé: comment quelqu'un est devenu si en colère, si plein de haine pour s'en prendre à des innocents qui passent une journée en famille?", a-t-elle dit.
L'édile a évoqué "la tristesse et le choc incroyables" qui a frappé la ville. "Cela n'aurait jamais dû arriver chez nous, une petite ville où tout le monde connaît quelqu'un qui a été directement affecté" par la tragédie.
Paul Crimo, l'oncle du suspect, a affirmé mardi sur CNN n'avoir vu "aucun signe qui expliquerait ce qu'il a fait".
Les célébrations de la fête nationale ont été annulées dans plusieurs villes des environs, sans empêcher les violences.
A Philadelphie, deux policiers ont été blessés après avoir été pris pour cible lors du feu d'artifice du 4-Juillet.
Le pays est encore sous le choc d'une série de fusillades dont l'une, perpétrée par un jeune homme de 18 ans dans une école primaire d'Uvalde au Texas, a fait 21 morts dont 19 enfants le 24 mai.
Le président Joe Biden a ordonné mardi la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments publics. Il a récemment obtenu un relatif succès politique en faisant voter au Congrès une loi visant à mieux réguler la vente d'armes, dont près de 400 millions sont en circulation aux Etats-Unis.
Selon le site Gun Violence Archive, qui inclut les suicides dans ses données, plus de 22.400 personnes ont été tuées par arme à feu depuis le début de l'année.
(F.Moulin--LPdF)