TF1 et M6 abandonnent leur projet de fusion
Les groupes TF1 et M6 ont annoncé vendredi l'abandon de leur projet de fusion, jugeant qu'il ne présentait "plus aucune logique industrielle" compte tenu des concessions qui leurs étaient réclamées par l'Autorité de la concurrence, notamment la cession de la chaîne TF1 ou M6.
"Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd'hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021", expliquent les quatre entités dans un communiqué.
Puisque "seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l'autorisation de l'opération", les parties ont conclu "que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle".
L'Autorité de la concurrence "prend acte de l'annonce faite ce jour, par Bouygues de retirer son projet d'acquisition du contrôle exclusif du groupe Métropole Télévision", a-t-elle annoncé dans la foulée sur son site.
"Cette décision met fin à la procédure engagée devant l'Autorité", a-t-elle précisé.
Elle avait mené deux jours d'auditions des parties intéressées par la fusion à huis clos début septembre et devait rendre sa décision mi-octobre. Les services d'instruction de l'Autorité avaient, lors des auditions, réitéré leur position de fin juillet, plutôt défavorable et sans "véritable changement", malgré les concessions proposées depuis par les chaînes, selon une source à l'AFP.
"Les parties déplorent que l'Autorité de la Concurrence n'ait pas pris en compte l'ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l'audiovisuel français", expliquent les quatre entités dans leur communiqué vendredi. "Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales", ajoutent-elle.
Le collège de l'Autorité de la concurrence suit généralement l'avis des services d'instruction, mais il s'en était écarté lors de la fusion en 2016 entre Fnac et Darty, où avait été prise en compte la pression concurrentielle sur le secteur du e-commerce.
(R.Dupont--LPdF)