Démission surprise du patron de Vodafone Nick Read
Vodafone a annoncé lundi le départ de son directeur général Nick Read dès la fin du mois après quatre ans à la tête du groupe britannique de télécommunications, sans donner de raison mais dans un contexte de contre-performances.
Dans un communiqué lundi, le groupe précise que Nick Read démissionne aussi du conseil d'administration mais restera conseiller du CA jusqu'au 31 mars.
Il sera remplacé en intérim par Margherita Della Valle, qui gardera aussi ses fonctions actuelles de directrice financière le temps de la recherche d'un ou d'une dirigeante permanente pour remplacer M. Read.
L'action du groupe a chuté de près de 20% depuis le début de l'année et de moitié depuis la prise de fonctions de M. Read en 2018.
L'action prenait 1,65% à 92,64 pence à l'ouverture lundi dans un marché à l'équilibre.
"Je tiens à remercier Nick pour son engagement et sa contribution notable à Vodafone en tant que directeur général et tout au long de sa carrière (...) dans l'entreprise", a salué le président du conseil d'administration Jean-Francois van Boxmeer, cité dans le communiqué.
"Ce fut un privilège de passer plus de 20 ans chez Vodafone et je suis fier de ce que nous avons fourni aux clients et à la société à travers l'Europe et l'Afrique", a pour sa part déclaré le dirigeant sur le départ.
"Je suis d'accord avec le conseil d'administration sur le fait que c'est le bon moment de passer la main à un nouveau dirigeant pour bâtir sur les atouts de Vodafone et saisir les opportunités futures", a-t-il ajouté.
- Perspectives moroses -
Le groupe de télécommunications avait vu son bénéfice reculer légèrement pour son premier semestre décalé, pénalisé par une "contre-performance commerciale en Allemagne", son plus gros marché, et pâtissant de l'inflation.
Il avait abaissé ses prévisions de résultat au regard des perspectives de récession en Europe, notamment au Royaume-Uni.
Pour atténuer l'impact du contexte économique, Vodafone a relevé ses prix et les analystes s'étaient inquiétés de la capacité des clients à absorber ces surcoûts.
Le groupe a récemment dit espérer tirer entre 3,2 et 7,1 milliards d'euros de la création d'une coentreprise avec les fonds d'investissement américains KKR et GIP, qui lui rachèteront par ce biais une partie des actions de sa filiale d'antennes-relais Vantage Towers.
L'opérateur télécoms, l'un des poids lourds en Europe, mène depuis plusieurs années une restructuration qui l'a conduit à se recentrer sur l'Europe et l'Afrique, après avoir entrepris un programme d'économies et introduit Vantage Towers en Bourse à Francfort.
Il avait annoncé en octobre être en discussions pour fusionner ses activités au Royaume-Uni avec Three UK, filiale de la holding de Hong Kong CK Hutchison, afin d'allier leurs forces dans la 5G.
(A.Renaud--LPdF)