Ukraine: les marchés asiatiques chutent après le bombardement d'une centrale nucléaire
Les marchés asiatiques déclinaient à l'unisson vendredi, sonnés par de vives inquiétudes sur l'Ukraine, où la plus grande centrale nucléaire d'Europe, bombardée par la Russie, était en proie à un incendie.
Kiev a exigé vendredi un cessez-le-feu immédiat pour éviter une catastrophe alors que la centrale de Zaporijjia, dans le centre du pays, était touchée par les flammes après un bombardement par les forces russes.
Les autorités ukrainiennes ont indiqué avoir pu envoyer des pompiers sur place, assurant que la sécurité nucléaire des lieux était maintenant assurée.
Et le président américain Joe Biden s'est entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky au sujet de cette attaque, ce dernier accusant Moscou de recourir à "la terreur nucléaire" et de vouloir "répéter" la catastrophe de Tchernobyl.
Les places boursières réagissaient unanimement, l'indice vedette Nikkei de Tokyo plongeant de 2,5% vers 04H00 GMT, tandis que le Hang Seng de Hong Kong perdait 2,6%. Shanghai, Séoul, Sydney et Singapour piquaient aussi du nez.
Ces pertes avaient été précédées par celles des indices de Wall Street jeudi, où l'absence d'avancée dans les discussions entre Ukraine et Russie et la flambée des matières premières avaient plombé les trois principaux indices.
"Cela sent l'escalade", a commenté Art Hogan, de National Security, estimant qu'il "semble moins probable" que la crise soit réglée rapidement.
"Les marchés oscillent en fonction des informations liées à la situation en Ukraine, et tandis que les inquiétudes persistent au sujet de la hausse des taux américains, les échos de l'incendie de la centrale nucléaire en Ukraine ont encore réduit l'appétit pour le risque (des investisseurs) alors que l'euro baisse", a commenté Huh Jae-Hwan de Eugene Investment & Securities, cité par l'agence Bloomberg.
La monnaie européenne plongeait face au yen, l'euro se négociant vers 04H00 GMT pour 127,20 yens contre 127,78 yens jeudi à 21H00 GMT.
L'euro, lesté comme la plupart des devises du Vieux continent par la crainte que la guerre en Ukraine ne pèse sur l'économie européenne, s'échangeait pour 1,1026 dollar, contre 1,1066 dollar jeudi, au plus bas depuis près de deux ans.
Le yen remontait légèrement par rapport au billet vert, à 115,35 yens pour un dollar contre 115,46 yens jeudi à 21H00 GMT.
Les prix du pétrole repartaient à la hausse après une pause la veille consécutive à leur envolée à des niveaux record depuis 2008: vers 03H50 GMT le cours du baril de WTI américain gagnait 1,84% à 109,65 dollars.
Celui du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,57% à 112,19 yens.
(C.Fournier--LPdF)