Papang, premier téléphérique de l'océan Indien mis en service à La Réunion
Le premier téléphérique de La Réunion, et de l'océan indien, a été mis en service mardi à Sainp-Denis dans le but d'alléger les embouteillages fréquents et denses dans cette île française au relief tourmenté.
La ligne de 2,7 km sera "le point de départ d'un report modal," et incitera des usagers à accepter "d'abandonner leur voiture pour le téléphérique", a espéré le député Philippe Naillet lors de l'inauguration du projet lancé en 2015 par la communauté intercommunale du nord de La Réunion (Cinor – regroupant les communes de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne).
Avec ce métrocable baptisé "Papang" -- nom créole du busard de Maillard, seul rapace endémique de La Réunion -- l'idée est de désengorger le trafic routier en desservant une boucle entre le Chaudron, quartier de Saint-Denis à la forte densité de population, et le Bois de Nèfles, une zone résidentielle située à mi-hauteur de la ville.
Se succédant toutes les 34 secondes, les 46 cabines peuvent transporter 1.200 personnes par heure et par sens, assure l'entreprise Poma qui exploite le téléphérique.
Le service sera assuré de 6H00 à 20H00 et le billet coûtera 1 euro, soit un tarif identique à celui des bus.
Cinq stations sont desservies, dont un lycée et le campus universitaire, sur un parcours comprenant 270 mètres de dénivelé.
Mardi, les avis étaient partagés parmi le public présent à l'inauguration. Ainsi Jean-Raymond Morel, père de famille, estimait qu'"il y a beaucoup trop de vent à La Réunion" et disait ne pas avoir envie de "tomber avec la cabine ou de rester en panne là-haut". Un étudiant jugeait au contraire que le téléphérique allait permettre de "gagner du temps".
Débuté en 2019, le chantier a coûté 54 millions d'euros, dont 16 payés par des fonds européens. Le reste de l'enveloppe a été financée notamment par l'Agence française de développement (12 millions) et la Caisse des dépôts et consignations (10 millions).
Associé à deux partenaires locaux, dont la Sodiparc, régissant le réseau de bus Citalis, le groupe français Poma, leader mondial du transport par câble, a conçu le téléphérique.
La Cinor a déjà lancé un second projet de téléphérique pour desservir Bellepierre et la Montagne, deux quartiers situés sur les hauteurs de Saint-Denis. La mise en service est prévue pour 2023.
(L.Chastain--LPdF)