Flambée des prix du carburant: des opérations escargot en Bretagne
Des opérations escargot étaient toujours en cours vendredi soir en Bretagne pour protester contre la hausse des prix des carburants tandis que le dépôt pétrolier de Lorient (Morbihan) a été débloqué, a-t-on appris de sources concordantes.
Les professionnels des travaux publics et agricoles dénoncent l’absence de réponse satisfaisante du gouvernement face à l'envolée des prix du gazole.
"Du côté des acteurs de travaux publics, il y a encore quelques opérations escargots en cours", a indiqué le préfet du Morbihan Joël Mathurin lors d'une audioconférence de presse. Le préfet a confirmé le déblocage du dépôt pétrolier de Lorient avec le concours de la force publique vendredi, après quatre jours de blocage par des véhicules et engins de chantier.
Au dépôt pétrolier de Lorient, "la situation est normale, les deux accès sont libres, il est important que les camions citernes puissent rouler pour approvisionner nos concitoyens", a souligné le préfet, précisant qu'il donnera des "dérogations pour que les camions citernes puissent circuler ce week-end".
"Je regrette qu'on en soit arrivé aux tensions, mais maintenant j'appelle à l'apaisement et au retour au dialogue", a dit M. Mathurin qui avait reproché aux manifestants "une volonté délibérée de nuire" et de "fragiliser la sécurité de ce site classé Seveso seuil haut".
Dans l'après-midi des ralentissements ont été constatés à Vannes, selon Bison Futé, qui évoquait de "fortes gênes à la circulation", avec "trois convois filtrants", selon la préfecture.
Dans les Côtes-d'Armor, subsistait à 19H00 une "situation avec de très forts ralentissements sur la RN12, avec des barrages dans les deux sens", aux alentours de Saint-Brieuc avec la présence de quelques engins agricoles, camions, semi-remorques. La préfecture espérait un retour à la normale "dans la soirée".
Dans le département, des bouchons de plusieurs kilomètres ont aussi concernés les secteurs de Guingamp et de Lamballe.
A Vern-sur-Seiche, près de Rennes, où le dépôt pétrolier avait été bloqué jeudi, une trentaine de représentants d'entreprises de travaux agricoles ont bloqué avec une quinzaine de tracteurs la quatre voies Rennes-Angers.
"Nos engins consomment beaucoup de gazole et de GNR. Sur des tracteurs, on est à 35 litres à l'heure, sur des ensileuses, on est à 1.000 litres par jour. Ça nous fait de grosses répercussions de prix chez nos agriculteurs", a-t-il ajouté, dénonçant l'annonce d'un remboursement "de 15 centimes sur une augmentation de 80 centimes à un euro le litre".
Dans le Finistère, une trentaine d’engins agricoles, dont de nombreux tracteurs avec remorque, ont mené un barrage filtrant en périphérie de Brest, dont le dépôt pétrolier a été débloqué jeudi midi par les forces de l'ordre. Vendredi, l'entrée principale du dépôt était toujours bloquée mais les camions entraient et sortaient par une porte arrière sécurisée par les forces de l'ordre.
Dans un communiqué, la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) de Bretagne, qui compte 987 entreprises de travaux publics, a jugé "très insuffisant" le plan de résilience du gouvernement tout en précisant qu'elle "ne s'associait pas aux actions de blocage".
(L.Garnier--LPdF)