Wall Street en repli après l'ouverture pour la dernière séance du mois
La Bourse de New York démarrait dans le rouge vendredi sa dernière séance d'avril, le Nasdaq risquant à ce rythme d'accuser son pire mois depuis le début de la pandémie alors que la Fed se prépare à relever les taux la semaine prochaine.
Vers 14H15, le Dow Jones perdait 0,34%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchait 0,55% et le S&P 500 0,75%.
La publication d'une amélioration pour avril de l'indicateur de confiance des consommateurs aux Etats-Unis, une demi-heure après l'ouverture, permettait de réduire les pertes du début de séance.
La confiance des consommateurs s'est nettement améliorée à 65,2 points (+9,8%) même si elle reste à un niveau très bas, selon l'estimation finale de l'enquête de l'Université du Michigan.
La veille, dopée par les résultats d'entreprise, Wall Street avait affiché un rebond.
L'indice Dow Jones avait gagné 1,85% à 33.916,39 points. Le Nasdaq avait grimpé de 3,06% à 12.871,53 points. Le S&P 500 était monté de 2,47% à 4.287,50 points.
"Les actions américaines subissent une certaine pression dans la foulée de la forte reprise de la veille", soulignaient vendredi les analystes de Schwab.
"Une pléthore de vents contraires subsistent, les principaux étant un cycle de resserrement agressif attendu de la part de la Fed, des confinements en Chine, des pressions inflationnistes persistantes, une hausse des taux obligataires et le récent bond du dollar américain", énuméraient-ils.
Amazon, une des plus grosses capitalisations du Nasdaq, perdait beaucoup de poids (-12,25% à 2.537 dollars) alors que le groupe de Jeff Bezos a accusé son premier déficit trimestriel depuis 2015.
Celui-ci est surtout dû à une perte sur investissements dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian, mais le géant du commerce électronique voit aussi ses ventes pâtir de l'inflation et en a réduit ses prévisions pour le trimestre prochain.
Facebook (Meta) qui avait terminé jeudi sur un bond de 17% après des profits meilleurs qu'espérés et une bonne tenue des utilisateurs, cédait un peu de terrain (-1,45%). A 193 dollars, la valeur de l'action restant un tiers en dessous de son pic de fin 2021.
Apple qui a annoncé, après la clôture jeudi, des ventes record d'iPhones pour cette période de l'année, mais craint que les confinements en Chine et la suspension de ses activités en Russie ne pèsent sur ses résultats à venir, gagnait 0,78%.
La semaine la plus chargée de la saison des résultats de sociétés, s'achevait avec les pétrolières notamment.
Le géant pétrolier américain ExxonMobil (-1% à 86 dollars) était pénalisé malgré un bond de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices trimestriels. Les analystes s'attendaient à mieux et ExxonMobil a aussi du passer une grosse charge liée à son retrait de Russie.
Autre bénéficiaire de la guerre en Ukraine, alors que les prix du pétrole flambent, Chevron a affiché un résultat net multiplié par quatre sur un an. Son titre lâchait pourtant 0,78% à 160 dollars.
Les regards des investisseurs se tournaient aussi vers les rendez-vous de la semaine prochaine avec la hausse des taux d'intérêt qui semble programmée par la Banque centrale américaine (Fed) mercredi pour juguler l'inflation.
Les marchés s'attendent à une hausse d'un demi-point de pourcentage (0,50%) des taux d'intérêts directeurs.
L'indice PCE d'inflation pour mars publié vendredi a poursuivi son ascension en mars, progressant de 6,6% sur un an et de 0,9% sur un mois.
Cet indicateur, mesure préférée de la Fed pour jauger l'inflation, atteint ainsi un sommet depuis 40 ans.
Point positif, les dépenses des consommateurs ont augmenté de 1,1%, une hausse en partie due à l'inflation. Leurs revenus ont aussi progressé, mais dans une moindre mesure (+0,5%).
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se tendaient un peu à 2,87% contre 2,82% la veille.
(L.Garnier--LPdF)