Ligue 1: enfin un vrai choc pour un classique OM-PSG sous surveillance
Rarement le classique hexagonal Marseille-Paris SG aura été aussi attendu que le choc programmé dimanche au Stade Vélodrome (20h45), parasité néanmoins par les craintes de chants homophobes comme au Parc des Princes la semaine dernière.
Depuis l'arrivée du fonds qatari QSI au PSG en 2011, le club de la capitale et ses moyens faramineux écrasent la concurrence en Ligue 1. Et notamment celui qui est censé être le premier des adversaires, l'Olympique de Marseille, deuxième budget de l'élite, au glorieux passé - 10 fois champion et seul club français à avoir gagné la Ligue des champions.
Ainsi la saison dernière, le PSG a d'abord giflé l'OM 4-0 au Parc des Princes avant de gagner 2-0 au Vélodrome en infériorité numérique. L'aura du "classique" en aura pris un coup même si l'animosité entre supporters parisiens et marseillais est toujours vivace.
Mais le choc de dimanche change la donne car les deux équipes affichent une belle forme en championnat. Le PSG, invaincu, compte 20 points et empile les buts comme samedi contre Strasbourg (4-2). Le match nul décevant contre le PSV Eindhoven (1-1) mardi, qui après la défaite sur la pelouse d'Arsenal (2-0) instille un doute sur la campagne européenne du club, vient ajouter du piment au rendez-vous marseillais car il exige une réaction parisienne.
"Ce n'était pas le niveau du PSG", confie une source proche du club à l'AFP qui ajoute que "le match à Marseille tombe à pic, cela va permettre de voir si le message est passé" auprès d'un effectif dont la jeunesse est une promesse autant qu'un défi.
"Je sens bien que vous avez des inquiétudes, mais je n'en ai aucune", a d'ailleurs assuré Luis Enrique samedi, se disant "très optimiste" et content de disputer à Marseille "un match avec une tension maximale".
- "Nés il y a trois mois" -
L'absence d'un vrai buteur pose pourtant toujours question. Et les joueurs ont été pris de court et attristés par le départ du second adjoint de Luis Enrique, Aitor Unzué, qui montre que travailler avec l'entraîneur espagnol est éprouvant. Néanmoins, le coach a été prolongé de deux ans, jusqu'en 2027, selon la source précitée. L'officialisation tarde mais la confiance à long terme est là.
De l'autre côté, après une saison médiocre, l'OM est séduisant, sous la houlette de Roberto De Zerbi et ses principes de jeu offensifs. Son équipe, 3e avec 17 points et une seule défaite, vient d'humilier Montpellier (5-0), provoquant le licenciement de Michel Der Zakarian.
"On doit se rappeler qu'on est nés il y a trois mois et qu'on a beaucoup de nouveaux joueurs. Mais je crois qu'on a les qualités pour pouvoir déjà rivaliser et pour avoir l'ambition de jouer pour gagner, avec courage", a déclaré le technicien italien vendredi.
Dimanche, l'OM pourra aussi compter sur la présence d'Adrien Rabiot, qui monte en puissance comme l'a montré sa première titularisation de la saison à Montpellier. Le rendez-vous est forcément particulier pour le milieu de terrain des Bleus, qui a fini sa formation au PSG et y a joué sept saisons, avant de quitter le club dans la discorde, après six mois de mise à l'écart.
- Tribunes surveillées -
Avec Mason Greenwood ou Elye Wahi, l'attaque marseillaise a aussi de l'allure, mais c'est sa défense qui inquiète, notamment des côtés fragiles et qui risquent de souffrir face à Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi ou Bradley Barcola.
Pour résister, on misera bien sûr aussi côté marseillais sur l'élan venu des tribunes. Le Stade Vélodrome sera plein à craquer et pourrait battre son record d'affluence, alors que sur la plateforme de revente de billets mise en place par l'OM, certains tickets se négocient à 700 euros.
L'ambiance sera donc brûlante, même en l'absence des fans parisiens, interdits de déplacement. Mais les supporters marseillais seront aussi sous surveillance, les autorités s'étant prononcées en milieu de semaine pour une interruption des matchs en cas de chants homophobes.
Samedi, l'OM a d'ailleurs mis en garde ses propres supporters, rappelant que le club s'exposait à des sanctions en cas de dérapage et invitant les fans à être "fidèle à ce qui fait l’essence du club et de Marseille: ferveur, passion, solidarité, respect".
"Tout chant ou comportement injurieux, discriminatoire ou homophobe pourrait exposer l’OM et ses supporters à des sanctions sévères et à des mesures disciplinaires qui les pénaliseraient directement", a ajouté le club marseillais dans un communiqué.
Après des années difficiles, les supporters marseillais croient en tous cas de nouveau en leurs chances et convoquent le souvenir de la fougueuse victoire en Coupe de France face au rival parisien (2-1). C'était en février 2023. Mais pour trouver trace d'un succès marseillais au Vélodrome en L1, il faut remonter à... novembre 2011.
(L.Garnier--LPdF)