Le Pays De France - La Chine va envoyer sa troisième femme dans l'espace, l'ingénieure Wang Haoze

Paris -
La Chine va envoyer sa troisième femme dans l'espace, l'ingénieure Wang Haoze
La Chine va envoyer sa troisième femme dans l'espace, l'ingénieure Wang Haoze / Photo: © AFP

La Chine va envoyer sa troisième femme dans l'espace, l'ingénieure Wang Haoze

La seule Chinoise ingénieure de vol spatial a confié mardi son impatience d'aller "dire bonjour aux étoiles", à la veille de son envol en compagnie de deux autres astronautes pour la station spatiale Tiangong.

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Agée de 34 ans, grand sourire sur le visage, Wang Haoze a également fait part, face aux journalistes, de son envie de "goûter aux joies de l'apesanteur" lors de cette mission Shenzhou-19 qui sera lancée mercredi.

"Comme tout le monde, je rêve d'aller voir la station spatiale" chinoise, a déclaré celle qui deviendra par la même occasion la troisième femme chinoise envoyée dans l'espace - après Liu Yang (2012) et Wang Yaping (2013).

Le grand objectif de la Chine à court terme est d'envoyer une équipe sur la Lune d'ici 2030, puis d'y achever aux alentours de 2035 la construction d'une base de recherche scientifique internationale.

Le vaisseau de la mission Shenzhou-19 doit être lancé mercredi à 04H27 heure locale (20H27 GMT mardi), depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine, a annoncé l'agence spatiale chargée des vols habités (CMSA).

L'équipage sera dirigé par Cai Xuzhe, 48 ans, qui avait participé à Shenzhou-14 en 2022.

Il sera accompagné par les astronautes Song Lingdong, ex-pilote de l'armée de l'air âgé de 34 ans, et sa collègue Wang Haoze. Elle est actuellement la seule femme ingénieure de vol spatiaux en Chine, selon la CMSA.

- "Petite graine" -

En combinaison bleue frappée du drapeau rouge chinois, le trio s'est présenté devant la presse derrière une vitre afin notamment d'éviter toute contamination avant le départ.

Le vétéran Cai Xuzhe a assuré devant son pupitre que l'équipage était "entièrement préparé mentalement, techniquement, physiquement et psychologiquement" pour la mission.

Son collègue Song Lingdong s'est, lui, remémoré sa jeunesse.

"A l'âge de 13 ans, j'avais regardé avec mes camarades de classe le lancement réussi de Shenzhou-5", la mission qui avait envoyé le premier Chinois dans l'espace en 2003, a-t-il raconté.

"C'est à ce moment que cette petite graine de l'envie de voler a commencé à germer dans mon esprit", a-t-il indiqué, soulignant sa "fierté" d'aller dans l'espace.

Le trio sera accueilli dans la station Tiangong ("Palais céleste") par les trois astronautes de la mission précédente, Shenzhou-18, en orbite depuis avril et qui redescendront sur Terre le 4 novembre, a indiqué mardi la CMSA.

Le nouvel équipage, celui de Shenzhou-19, doit rester dans le laboratoire orbital jusqu'à fin avril ou début mai.

Durant leur séjour, ils se feront notamment livrer via le vaisseau-cargo Tianzhou-8, qui doit venir s'arrimer à la station spatiale en novembre, des briques fabriquées à partir de composants imitant le sol lunaire, a indiqué la télévision étatique CCTV.

- Objectif Lune -

Ces briques seront testées dans l'espace, afin d'évaluer leur résistance à des conditions extrêmes (rayonnement, gravité, température, etc.) et de déterminer si le sol lunaire peut constituer, ou non, un matériau adapté à la construction d'habitats sur l'unique satellite naturel de la Terre.

En raison du coût élevé du transport dans l'espace, les scientifiques chinois espèrent pouvoir utiliser en priorité ce sol lunaire pour la construction de la future base, selon CCTV.

Tiangong est semblable en taille à l'ex-station russo-soviétique Mir, mais bien plus petite que la Station spatiale internationale (ISS). Elle est également connue sous le nom de CSS (pour "Chinese Space Station" en anglais).

La Chine a en partie été poussée à construire son propre laboratoire orbital en raison du refus des Etats-Unis de l'autoriser à participer à l'ISS. Une loi américaine interdit toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises.

Le géant asiatique a considérablement développé ses programmes spatiaux depuis une trentaine d'années, injectant des milliards d'euros dans ce secteur afin d'arriver au niveau des Etats-Unis, de la Russie ou de l'Europe.

La Chine avait posé en 2019 un engin spatial (la sonde Chang'e-4) sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. Elle avait fait atterrir en 2021 un petit robot sur Mars.

Elle espère utiliser Tiangong pendant environ une dizaine d'années.

(N.Lambert--LPdF)