Wall Street termine en berne, redoutant l'inflation
La Bourse de New York a terminé en berne mercredi pour la première fois en trois jours, redoutant à nouveau l'inflation dont le chiffre de mai promet d'être "élevé", a prévenu la Maison Blanche.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a conclu en repli de 0,81% à 32.910,90 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,73% à 12.086,27 points tandis que le S&P 500, indice le plus représentatif du marché américain, a lâché 1,08% à 4.115,77 points.
"La combinaison de la hausse des prix du brut et de la montée des rendements obligataires inquiète", a résumé Art Hogan de National Securities soulignant que les investisseurs avaient extrapolé les avertissements sur résultats de la chaîne de grands magasins Target comme "un signe de la demande qui faiblit".
Les marchés attendaient également la publication de l'indice des prix à la consommation américain (CPI) vendredi.
Les indices, qui naviguaient en ordre dispersé en première partie de séance, ont flanché après des déclarations de la Maison Blanche.
"Nous attendons un chiffre d'inflation élevé", a déclaré à des journalistes la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, durant un vol à bord de l'avion présidentiel Air Force One vers Los Angeles (Californie), où Joe Biden participera jeudi au Sommet des Amériques censé relancer la relation avec l'Amérique latine.
L'indice CPI pourrait avoir bondi de 0,7% le mois dernier, selon les projections des analystes, contre 0,3% en avril. Sur douze mois, l'inflation affichait 8,3% en avril.
Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans qui réagissent aux perspectives de hausses des taux, naviguaient de nouveau au-dessus de 3%.
Quant aux cours du brut, qui sont au cœur de la montée des prix, ils ont approché leur plus haut niveau en clôture depuis 13 ans pour la variété américaine WTI tandis que le Brent approchait à nouveau son sommet de mars.
Ces soubresauts inflationnistes s'ajoutaient au tableau assombri de la croissance mondiale.
Après la révision à la baisse de celle-ci par la Banque mondiale mardi, c'était au tour de l'OCDE de sabrer dans ses projections, ne prévoyant plus qu'une croissance de 3% de l'activité économique de la planète cette année contre 4,5% pour sa précédente évaluation.
Quant au PIB américain au 2e trimestre, selon la projection très écoutée de la Fed d'Atlanta (GDPNow), il pourrait croître de seulement 0,9% contre une prévision antérieure de 1,3%.
Le Comité monétaire de la Fed se réunit mercredi prochain et on s'attend à un nouveau tour de vis d'un demi-point de pourcentage pour les taux directeurs.
Enfin pour ajouter à l'humeur chagrine du marché, le patron de la SEC, l'autorité boursière américaine, Gary Gensler a dévoilé un projet de réformes qui va toucher les puissants intermédiaires traitant des flux massifs d'ordres, qui manquent de transparence, selon lui.
Tous les secteurs du S&P ont terminé en baisse de la séance, sauf l'énergie (+0,15%). L'immobilier (-2,43%) et les matériaux (-2,10%) ont mené le repli.
Les titres de plusieurs chaînes de distribution ont perdu de l'élan comme Lowe's (-1,64%), Best Buy (-1,57%) ou Bed Bath and Beyond (-3,21%).
Le suspense continuait dans la lutte entre Frontier Airlines et JetBlue pour l'acquisition de la compagnie aérienne à bas prix Spirit.
Spirit (-2,25% à 22,16 dollars) a reporté, de vendredi au 30 juin, son assemblée générale au cours de laquelle la compagnie compte demander l'approbation de ses investisseurs pour un rapprochement avec Frontier (-3,55%) qui valorise le transporteur à environ 2,9 milliards de dollars, soit environ 25 dollars par action.
Ce retard intervient quelques jours après que JetBlue (-4,21%) a augmenté son offre de rachat hostile à 31,50 dollars par action.
La société d'accès au streaming Roku a flambé de plus de 9% à 101,88 dollars alors que des informations de presse ont évoqué un intérêt de Netflix (+2,21%) pour son rachat.
Le titre des laboratoires Novavax, dont les autorités sanitaires américaines ont recommandé, la veille, l'autorisation du vaccin contre le coronavirus, a grimpé de 5,41% à 50,11 dollars.
(H.Leroy--LPdF)