Rebond de la Bourse de Paris après les annonces de la BCE
La Bourse de Paris a rebondi mercredi, rassurée par les déclarations de la Banque centrale européenne (BCE) après une réunion surprise sur les conditions d'emprunt en zone euro.
L'indice CAC 40 a repris 1,35% à 6.030,13 points après six séances de recul.
La BCE a chargé ses équipes "d'accélérer" la conception d'un nouvel instrument "anti-fragmentation" pour lutter contre un écartement trop important des taux entre pays du Nord et pays du Sud de la zone euro.
L'institution a de plus promis d'appliquer "une certaine flexibilité dans le réinvestissement" des obligations détenues au titre de son programme d'urgence lancé pendant la pandémie (PEPP).
Ces annonces, faites à l'issue d'une réunion exceptionnelle de son Conseil des gouverneurs, ont "rassuré le marché car cela veut dire que la BCE a pour objectif de lutter contre l'inflation mais qu'elle prend en compte ce qu'il se passe sur le marché financier et notamment les taux d'emprunt", commente Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance.
"La BCE s'inquiète de la hausse des taux d'emprunt, notamment de ceux des pays les plus endettés, comme l'Italie", ajoute Ilana Azuelos-Bossard.
En effet le marché obligataire est très tendu depuis plusieurs jours.
En une semaine, le taux de la dette française à dix ans était passé de 1,8% à 2,4% mardi et celui de la dette italienne a bondi dans le même temps de 3,4% à 4,18%.
Même tendance du côté des "spread", l'écart entre le taux d'un pays et celui d'un autre pays faisant référence, en l'occurrence l'Allemagne pour l'Europe, qui se sont nettement accentués.
Ce qui laissait penser que "le spectre d'une fragmentation des taux de la zone euro semble se préciser", souligne l'analyste de Kiplink Finance.
Les taux d'intérêt se sont très nettement détendus après les déclarations de la BCE mercredi.
Parallèlement, les investisseurs attendent encore les annonces de durcissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine dans la soirée.
L'option d'un relèvement de 50 points de base des taux n'a pas complètement disparu des radars mais l'hypothèse d'une hausse de 75 points de base, voire de 100 points, a enflé ces derniers jours après la publication d'une accélération de la hausse des prix à la consommation aux États-Unis en mai.
(A.Laurent--LPdF)