Crues: la Saône-et-Loire rejoint la Côte-d'Or et l'Yonne en vigilance rouge
La Saône-et-Loire est passée lundi soir en vigilance rouge pour les crues, rejoignant la Côte-d'Or et l'Yonne, alors que la pluie importante des derniers jours a fait gonfler des cours d'eau et provoqué "des crues exceptionnelles".
"Les épisodes pluvieux se succèdent sur le pays depuis plusieurs jours" sur "des sols déjà très humides", rappelle le site Vigicrues dans son bulletin de 22H00. "En conséquence, des crues exceptionnelles sont observées sur l'Armançon et le Serein (Yonne et Côte-d'Or), ainsi que sur l'Arroux (Saône-et-Loire)", poursuit Vigicrues.
Concernant l'Armançon, la décrue est entamée en Côte-d'Or, mais la montée des eaux devrait se poursuivre dans la nuit de lundi à mardi dans l'Yonne, situé en aval de cette rivière.
"Depuis le début de l’après-midi le bassin de l’Armançon est en décrue, permettant une amélioration de la situation sur Semur-en-Auxois, Venarey-Les-Laumes et Montbard ainsi que toutes les communes environnantes", indique la préfecture de Côte d'Or lundi soir.
"La crue est arrivée trop soudainement" lundi vers 9H30 du matin, a déclaré à l'AFP le maire d'Aisy-sur-Armançon (Yonne), Olivier Murat. Des routes ont été coupées, une vingtaine de personnes évacuées, a-t-il dit.
L'eau est montée à 2,89 mètres dans cette commune entre 16H30 et 18H40, selon le site de Vigicrues. Ceci devrait marquer son pic, selon la préfecture. Le dernier record enregistré à Aisy-sur-Armençon remonte au 4 mai 2013, à 2,45 m.
Pour autant, l'alerte n'est pas levée. "L’onde de crue sur l’Armançon se déplace dans la soirée et toute la nuit en aval d’Aisy-sur-Armançon (notamment les communes jusqu’à Tonnerre)", avertit la préfecture de l'Yonne.
Près de 300 foyers étaient concernés par des coupures d'électricité préventives, qui pourraient être étendues en fonction de l'évolution de la situation, selon la préfecture.
Les précipitations continuent également de gonfler une autre rivière, l'Ouche, qui borde Dijon. Cette hausse "va se poursuivre durant toute la nuit et jusqu’à demain matin tôt", avertit la préfecture de Côte d'Or, avec des niveaux pouvant atteindre jusqu'à 3,20 mètres dans le secteur de la métropole.
- Dégâts matériels -
L'Indre-et-Loire, qui était en vigilance rouge depuis samedi, est repassée en orange lundi après-midi à la faveur d'une décrue de la Vienne.
Dans ce département, 562 personnes ont été évacuées ce week-end. Toutes sont appelées à rentrer chez elles et "il reste désormais à évaluer les dégâts", a indiqué le sous-préfet de l’Indre-et-Loire, Guillaume Saint-Cricq, lors d'une conférence de presse.
"On a été surpris par l’intensité du phénomène. On ne s’y attendait pas. (...) C’est arrivé très vite", a-t-il reconnu, saluant "la forte résilience des habitants": ils "ont l’habitude de vivre avec le fleuve et les rivières, on a eu peu d’appels" pour les secours d’urgence, a-t-il expliqué.
Outre les humains, "on a évacué aussi des animaux, des taureaux, des chevaux et des vaches, un parc animalier", a indiqué le sous-préfet.
- Kayakiste -
Dans plusieurs rues de Chinon, des habitants avaient tenté de barricader leurs logements avec des parpaings, des bâches ou encore des pierres.
Si "les dégâts sont difficiles à estimer", les services en "eau potable, assainissement, téléphonie ont été maintenus", ainsi que l'électricité, se félicite Jean-Luc Dupont, le maire de Chinon.
En Haute-Vienne, un kayakiste est porté disparu depuis samedi après-midi, après une alerte donnée par plusieurs témoins l'ayant aperçu "en difficulté" sur la Vienne en crue à Aixe-sur-Vienne, à 10 kilomètres à l'ouest de Limoges.
Après une suspension "à la tombée de la nuit", les recherches, menées par la gendarmerie, reprendront mardi matin, a indiqué la préfecture.
D'autres départements sont en vigilance orange: la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, la Dordogne, le Gard, les Bouches-du-Rhône, indique Météo-France.
Dans le Gard, la préfecture a annoncé la fermeture à la circulation de 17 ponts submersibles et passages à guet, ainsi que de nombreux ponts submersibles communaux.
Mi-mars, huit personnes avaient péri dans les intempéries liées à la tempête Monica qui avaient frappé le sud-est de la France.
(V.Blanchet--LPdF)