Au moins dix morts et 21 disparus, le bilan des intempéries ne cesse de s'aggraver dans le sud du Brésil
Le bilan des intempéries qui se poursuivent dans le sud de Brésil ne cesse d'augmenter avec les découvertes des corps de nombreux disparus et de zones où les secours n'ont pu encore pu accéder : à la mi-journée mercredi les autorités ont fait état de 10 morts et 21 disparus.
De cinq morts mardi, le bilan a été porté à 10 morts et 21 disparus mercredi à la mi-journée.
Quelque 1.400 personnes, dans plus de 100 municipalités de l’État du Rio Grande do Sul, ont été évacuées, la plupart transférées dans des hébergements d'urgence, a indiqué la Défense civile qui fait état de 19.110 sinistrés.
"Nous continuons à travailler intensément pour retrouver les disparus et assurer la sécurité dans les zones à risque", a déclaré le gouverneur de l'État, Eduardo Leite, sur X, avertissant que "malheureusement, on prévoit encore de nouvelles pluies".
Les décès ont été recensés dans différentes municipalités : Encantado, Itaara, Pantano Grande, Paverama, Salvador do Sul, Santa Cruz do Sul, Santa Maria et Segredo, a déclaré un porte-parole de la défense civile.
A Sinimbu, ville d'environ 10.000 habitants du centre du Rio Grande do Sul, les rues et avenues ont été transformées en rivières, témoignent de nombreuses images de médias locaux. La maire Sandra Backes qualifie la situation de "cauchemardesque". "Magasins, entreprises, supermarchés, tout est rasé, détruit", a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur Instagram.
Dans la petite ville d'Encantado, les habitants tentaient de se frayer un chemin à pied ou à moto sur une route dévastée par l'eau boueuse, selon des images de l'AFPTV.
Plusieurs localités isolées sont pour l'heure privées d'aide après l'effondrement de ponts ou des glissements de terrain. Un appel à ne pas emprunter les voies de circulation a été lancé.
- Aide -
Depuis mardi, la protection civile concentre ses efforts sur le sauvetage des familles piégées dans leurs maisons, souvent réfugiées sur les toits.
M. Leite a demandé au gouvernement fédéral des moyens aériens et précisé que des équipes d'intervention rapide sont mobilisées pour intervenir dans les situations "présentant un risque pour la vie".
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a ordonné dès mardi l'envoi d'aide, attribuant la catastrophe au "changement climatique qui affecte la planète".
Les forces armées sont également engagées dans le sauvetage de personnes dans des zones difficiles d'accès.
Dans l'État du Rio Grande do Sul, quelque 130.000 personnes sont privées d'eau potable et les services de téléphonie et d'internet sont interrompus dans au moins 60 municipalités.
Les prévisions météorologiques prévoient encore jusqu'à 300 millimètres de pluie dans certaines zones où les rivières se trouvent déjà à des niveaux "supérieurs aux limites d'alerte".
Fin mars, de fortes pluies dans le sud-est du Brésil avaient causé la mort de 25 personnes dans les États de Rio de Janeiro et d'Espirito Santo.
Le sud et le sud-est du Brésil sont actuellement affectés par l'arrivée d'un front froid après une vague de chaleur extrême.
Les experts attribuent les événements extrêmes et l'instabilité météorologique au changement climatique aggravé par le phénomène El Niño.
Les scientifiques estiment que les températures mondiales actuelles sont supérieures d'environ 1,2 degré Celsius à celles du milieu du XIXe siècle, ce qui entraîne une augmentation des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur.
(A.Monet--LPdF)