Retour du cyclone Freddy : plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique
Le cyclone Freddy, "hors norme" car il a fait une boucle rarement observée par les météorologues, a fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique en revenant frapper l'Afrique australe, ont indiqué lundi les autorités.
Au moins 99 personnes sont mortes et des dizaines d'autres blessées au Malawi, après une coulée de boue dans la nuit qui a emporté des maisons et enseveli des habitants. L'agence de gestion des catastrophes de ce pays pauvre a dit s'attendre à un bilan encore plus lourd.
Au moins 10 personnes sont mortes et 14 autres blessées au Mozambique voisin, selon les autorités locales.
La région de la capitale économique du Malawi, Blantyre, où des habitants recherchaient des survivants dans la boue à mains nues ou munis de pelles, a enregistré à elle seule 85 morts.
Les membres des secours gouvernementaux ont mis du temps à arriver, a affirmé un habitant du township de Chilobwe, couvert de boue, qui participe aux efforts de sauvetage. "Les gens sont accablés. La situation est très difficile", résume un autre, Honest Chirwa, ajoutant que les sauveteurs manquent de matériel adéquat.
Le Malawi a déclaré l'état de catastrophe dans plusieurs régions du sud du pays, dont Blantyre. Plus de 11.000 personnes ont été déplacées par la tempête dans le pays, selon les Nations unies.
Richard Duwa, 38 ans, fonctionnaire, a raconté à l'AFP l'eau montée soudainement au milieu de la nuit. A 03H00 GMT (05H00 heure locale), il a reçu un coup de téléphone : cinq membres de sa famille installés dans le township ont été emportés.
- "Introuvables" -
"Nous venons de retrouver le corps d'un petit garçon mais les autres sont encore introuvables", dit-il. Il doit se rendre à la morgue. Des corps ont été retrouvés en aval, il pourrait s'agir de ses proches.
La compagnie aérienne nationale, Malawi Airlines, a annulé tous les vols à destination de Blantyre jusqu'à nouvel ordre.
Revenu dans la région la semaine dernière en suivant une trajectoire en boucle inédite, il s'est d'abord abattu sur Madagascar pour la seconde fois en deux semaines, faisant 10 morts.
Puis il est revenu frapper le Mozambique samedi soir.
La ville portuaire de Quelimane (centre), à une quarantaine de km de l'endroit où le cyclone a atterri, est encore largement isolée du reste du monde : routes, eau, électricité sont coupées par endroits, selon Guy Taylor, porte-parole de l'Unicef sur place joint par téléphone.
De nombreuses personnes sont portées disparues, selon les autorités. Et la catastrophe semble avoir dépassé les craintes : "Les centres d'hébergement d'urgence ont été débordés car le nombre de personnes affectées a été supérieur aux prévisions", a déclaré à l'AFP Luisa Meque, présidente du bureau national de gestion des catastrophes.
- Inondations -
Le cyclone qui était accompagné de vents violents et de pluies torrentielles s'est ensuite déplacé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Malawi voisin, provoquant des inondations et d'importantes coulées de boue. Les écoles du pays parmi les plus pauvres au monde ont été fermées dans une grande partie sud.
Freddy devrait repartir par la mer au cours de la semaine et s'affaiblir, selon les prévisions.
Le phénomène, formé au large de l'Australie et qui a atteint le stade de tempête début février, sévit dans l'océan Indien depuis 35 jours. Il est passé au large de l'île française de la Réunion et de Maurice en y causant des dommages limités.
Plusieurs tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.
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(F.Bonnet--LPdF)