Agro-industrie: un train de céréales arrêté par des manifestants en Bretagne
Un train transportant des céréales destinées à la fabrication d'aliments pour bétail a été immobilisé samedi matin près de Pontivy par une cinquantaine de manifestants et une partie de son chargement déversé sur les voies, a constaté un photographe de l'AFP.
"Le système d'élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l'agro-industrie à terre", ont affirmé dans un communiqué les manifestants, réunis à l'appel du Collectif "Bretagne contre les fermes usines".
Les militants ont édifié un mur en travers des voies ferrées, a observé le photographe, afin de symboliser "un mur en travers des voies de l'agro-industrie", ont-ils expliqué.
"En déversant ces céréales destinées à l'alimentation d'une partie du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre bretonne, cette même terre qui ne peut pas supporter les incidences de l'élevage d'un si grand nombre d'animaux", ont-ils expliqué sur leur page Facebook.
"La terre ne peut plus se regénérer; c'est le dépassement de ses limites qui oblige les importations massives de protéines (dont les tourteaux de soja d'Amérique du sud, ndlr) et les exportations d'azote et de phosphore vers des terres moins saturées", ont-ils écrit, en référence au transport, notamment vers d'autres régions de France, de fumier provenant d'élevages bretons, utilisé comme engrais.
"Nous continuerons d'agir. Ce sont les vies d'agriculteurs et d'agricultrices qui sont en jeu (...) Le dernier rapporte du GIEC indique clairement un manque de volonté politique" de faire évoluer la situation, ont-ils estimé.
Le Collectif prône "une agriculture paysanne, vivante, agroécologique, territorialisée, créatrice d'emplois et rémunératrice".
"Nous nous battrons pour que disparaisse un système destructeur, nous nous battrons pour qu'éclose une véritable agriculture nourricière, joyeuse et vivante", affirme encore le Collectif.
La cargaison était destinée à Sanders, filiale du groupe Avril, selon les manifestants. Plusieurs filières de l'agriculture bretonne, première région agricole française où domine l'élevage, traversent une crise profonde et induisent des éffets négatifs sur l'environnement, y compris sur la qualité de l'air.
(R.Lavigne--LPdF)