La température des eaux des lochs écossais augmente rapidement
La température des eaux des lochs - lacs et fjords - et réservoirs écossais augmente rapidement, selon une étude publiée mardi, qui laisse augurer une aggravation de la tendance si rien n'est fait.
Entre 2015 et 2019, 97% des étendues d'eau sous surveillance ont connu une augmentation de leur température, la plupart (88%) entre 0,25 et 1,0°C par an sur la période, selon le rapport du Centre d'expertise des eaux (CREW). Un petit nombre d'entre elles ont augmenté de 1 à 1,3°C par an sur la période.
"Cette étude montre, pour la première fois, que le changement climatique réchauffe déjà nos lochs et réservoirs en Ecosse, et que cette tendance va probablement se poursuivre", selon Linda May, du centre pour l'écologie et l'hydrologie, auteure principale de l'étude.
"Elle apporte des avertissements précoces des impacts potentiels du changement climatique sur la biodiversité, l'approvisionnement en eau et son usage pour les loisirs, et met en évidence la nécessité de mettre en place des mesures aussi vite que possible", a-t-elle souligné.
Ce sont d'abord les eaux du sud et de l'est de l'Ecosse qui vont le plus se réchauffer, estime l'étude, mais ce phénomène touchera toutes les régions d'ici à 2040.
Les chercheurs préviennent que le réchauffement et la modification des précipitations du fait du changement climatique augmentent le risque de prolifération d'algues, au détriment d'autres plantes aquatiques, ce qui entraîne une production de toxines pouvant affecter animaux et humains.
Cette étude apporte "encore davantage de preuves inquiétantes" des conséquences du réchauffement climatique sur l'environnement aquatique, a souligné la ministre écossaise de l'Environnement, Mairi McAllan, en rappelant la "renommée internationale de nos eaux".
"Des études comme celle-ci seront précieuses pour éclairer le développement de (...) mesures pour (...) protéger, restaurer et améliorer ces atouts naturels vitaux", a-t-elle poursuivi.
Le rapport recommande en particulier de réduire la quantité de phosphore et d'azote qui entrent dans les lochs, car ceux-ci favorisent la prolifération d'algues. Ils proviennent notamment des écoulements d'exploitations agricoles et du déversement d'eaux usées.
(O.Agard--LPdF)