Retraites: la position du gouvernement encore "nébuleuse", selon la CGT après un rendez-vous avec Lombard
La numéro un de la CGT Sophie Binet a jugé vendredi que la position du gouvernement était encore "nébuleuse" sur l'avenir de la réforme des retraites, et a souhaité n'avoir à discuter avec le patronat que du financement d'une abrogation.
Eric Lombard, le ministre de l'Economie, "nous a (dit) que, sur les retraites, ils avaient compris qu'il fallait bouger. Mais pour le reste, les choses sont beaucoup trop nébuleuses, nous n'avons pas eu de réponse à nos questions sur la nécessité, un, de parler du financement de l'abrogation de la réforme des retraites et pas d'autres sujets, et deux, la nécessité de bloquer immédiatement l'application de la réforme", a déclaré Mme Binet à l'issue d'un entretien à Bercy avec le ministre.
Selon elle, il faut que le Premier ministre François Bayrou "annonce très clairement" dans son discours de politique générale, mardi, comment il compte "ouvrir un chemin" vers l'abrogation.
Et sur cette question, "il faut redonner la main au Parlement, ou organiser un référendum", a relevé la dirigeante syndicale.
Pour la CGT, les choses "ne pourront pas se régler dans un tête-à-tête avec le patronat (qui) souhaite une retraite par capitalisation et confier nos systèmes de retraite à la spéculation".
Le gouvernement et les parlementaires "doivent prendre leurs responsabilités" et uniquement demander aux partenaires sociaux de réfléchir au financement de l'abrogation. "Ça, c'est une question simple à laquelle nous pouvons répondre", a-t-elle affirmé, assurant avoir des propositions.
Elle a jugé que la durée envisagée pour les discussions, cinq à six mois, était "beaucoup trop longue". "Un ou deux mois suffiraient largement", selon elle.
Mme Binet souhaite aussi que le gouvernement Bayrou, "s'il veut s'inscrire dans la durée", retire du budget "l'ensemble des reculs" qui figuraient dans le budget préparé par le gouvernement Barnier censuré en décembre.
Il faut "augmenter les recettes, aller taxer les entreprises et les plus hauts revenus (...), il y a de l'argent en France et il faut aller le prendre où il est" a-t-elle ajouté.
Reçue pour sa part jeudi, la numéro un de la CFDT Marylise Léon avait indiqué que la rencontre avait été "l'occasion de balayer les sujets du moment", la réforme des retraites étant "un des sujets", sur lequel sa délégation avait donné "sa vision de ce qui pourrait être des conditions de démarrage des discussions".
(V.Blanchet--LPdF)