Orque dans la Seine: des stimuli sonores pour guider l'animal vers la mer
Une orque en difficulté dans la Seine entre Rouen et Le Havre va être attirée vers la mer à l'aide de stimuli sonores, a annoncé vendredi la préfecture de Seine-Maritime qui privilégie "une méthode d'intervention douce".
Sur la base des propositions faites par un groupe d’experts et pour tenir compte de l’état de santé dégradé de l’orque, "la décision a été prise de privilégier une méthode d’intervention douce", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Elle vise à assurer un suivi "à distance de l’animal par le recours à un drone, coordonné avec une intervention visant à assurer une diffusion de stimuli sonores (sons émis par une population d’orques) pour attirer et guider l’animal vers la mer", son milieu naturel.
Cette solution a été retenue à l'issue d'une réunion qui s’est tenue vendredi, sous l’autorité du préfet, associant l’ensemble des acteurs et partenaires impliqués.
Selon la préfecture, pour "essayer d’identifier une solution permettant d’inciter l’animal sauvage à reprendre le chemin de la mer", un groupe de travail était réuni jeudi associant des experts nationaux et internationaux des mammifères marins.
Mercredi la préfecture avait confirmé la présence dans la Seine de cette "orque mâle, espèce protégée et sauvage" à l'état "très affaibli".
Aperçu pour la première fois le 16 mai entre Honfleur et Le Havre, près du Pont de Normandie, l'orque est "très probablement arrivée déjà affaiblie vers l'estuaire de la Seine", avait indiqué à l'AFP Gérard Mauger, vice-président du GECC, une association basée à Cherbourg missionnée par l'Office français de la biodiversité (OFB) pour l'étude et la préservation des mammifères marins en Manche.
"Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets", soulignait M. Mauger.
La préfecture avait aussi rappelé que cet animal "n'a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d'eau douce. Il pourrait être blessé ou malade".
Appelant à "éviter tout rassemblement ou affluence à sa proximité" qui pourrait "mettre cet animal sauvage en danger mais surtout représente un risque pour les personnes", la préfecture avait annoncé la prise de mesures d'interdiction reposant juridiquement sur un avis à la navigation, "afin que le cétacé ne soit pas approché".
Selon M. Mauger, cet orque dont la longueur est "compliquée à estimer" pourrait mesurer "dans les 4/5 mètres".
(A.Renaud--LPdF)