Sprint final dans la présidentielle: après Macron, Mélenchon et Pécresse en meeting
Sprint final dans la présidentielle à une semaine du premier tour. Après Emmanuel Macron, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, donné en troisième position dans les sondages, rassemble dimanche ses troupes à Toulouse et la candidate de droite Valérie Pécresse les siennes à Paris.
C'est la dernière ligne droite dans cette campagne hors norme impactée de plein fouet par la crise du Covid et la guerre en Ukraine. Avec un défi de taille pour les 12 prétendants à l'Elysée: mobiliser leurs partisans, aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée.
Les derniers jours de campagne sont électrisés par un écart qui se resserre dans les sondages entre Emmanuel Macron, candidat du "en même temps" voulant transcender les clivages droite/gauche. Et sa rivale d'extrême droite, en pleine dynamique sondagière, qui surfe sur une inflation galopante et met la défense du pouvoir d'achat au coeur de sa campagne.
Lors d'un meeting géant samedi aux accents plus sociaux, Emmanuel Macron a appelé à la "mobilisation générale" contre les "extrémismes" et le "grand rabougrissement".
Face au remake de 2017 annoncé par les enquêtes d'opinion, le candidat de gauche le mieux placé (autour de 15%) Jean-Luc Mélenchon espère bien décrocher un billet en finale.
Pour concrétiser cette "remontada" espérée, il bat le rappel sur l'emblématique place du Capitole à Toulouse, dans une région historiquement de gauche mais sous les fenêtres du maire LR et "Macron-compatible" Jean-Luc Moudenc. La Ville rose avec une puissante tradition de vote contestataire à gauche constituait un des bastions du mouvement des "gilets jaunes" en 2018/19.
- "Les choses se critallisent" -
L'entourage de Jean-Luc Mélenchon n'avance pas de chiffre mais espère bien "remplir la place" pour l'avant-dernier meeting du candidat. "Dans une campagne générale qui a peu d'emprise médiatique, et qui mobilise moins de monde qu'en 2012 et 2017, la nôtre mobilise bien", s'est félicité le directeur de campagne Manuel Bompard.
"En dernière ligne droite, les choses se cristallisent, ce qui a tendance à amplifier les dynamiques déjà existantes. Or pour Macron, sa dynamique est descendante. Quant à Marine Le Pen, elle est toujours surestimée dans les sondages", a-t-il affirmé.
A l'issue d'une rencontre avec des restaurateurs parisiens, le leader insoumis, candidat pour la troisième fois à la présidentielle, s'est montré combatif samedi: "Le Pen présente la même fragilité que M. Macron, leur profonde indifférence à la maltraitance sociale".
En 2017, il avait profité de la dernière ligne droite pour créer une dynamique et était arrivé en 4ème position (19,58%) juste derrière le candidat de droite François Fillon (20,01%).
Mais l'insoumis, qui plaide pour un "vote utile", est loin de faire l'unanimité au sein d'une gauche divisée et affaiblie, avec l'écologiste Yannick Jadot donné autour de 6%, le communiste Fabien Roussel (autour de 4%) et surtout la candidate socialiste Anne Hidalgo donnée à un niveau historiquement bas (autour de 2%).
Certains s'inquiètent de voir le rôle prépondérant qu'il pourrait jouer après la présidentielle en cas de score élevé en vue d'une recomposition de la gauche.
- Ténors de la droite -
A droite aussi, d'aucuns pensent déjà à l'après. Mais la candidate des Républicains, au coude-à-coude avec l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour autour de 10% des intentions de vote, tentera de mobiliser un électorat très courtisé par ses adversaires, de l'extrême droite au candidat Macron.
Les ténors de la droite essaieront de donner l'image d'un parti uni malgré les défections vers En Marche et l'extrême droite, avant de laisser Valérie Pécresse développer "les grands axes et les grandes valeurs" de sa campagne: le régalien avec une grande fermeté sur la sécurité, et le pouvoir d'achat avec "10% de hausse des salaires".
Meetings aussi pour Anne Hidalgo et Nathalie Arthaud (LO) à Paris. Déplacement à Nanterre pour Yannick Jadot, et participation à une manifestation contre l'extrême droite à Paris pour Philippe Poutou (NPA) après son meeting de samedi.
(R.Dupont--LPdF)