Le Pays De France - Présidentielle J-4: duel télévisé à distance pour Macron et Le Pen

Paris -
Présidentielle J-4: duel télévisé à distance pour Macron et Le Pen
Présidentielle J-4: duel télévisé à distance pour Macron et Le Pen

Présidentielle J-4: duel télévisé à distance pour Macron et Le Pen

Les favoris de la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affrontent à distance mercredi soir sur les plateaux de télévision au moment où, selon les sondages, l'écart entre les deux se réduit comme peau de chagrin.

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Ce duel décalé intervient en toute fin d'une campagne inédite, ballotée entre pandémie du Covid et guerre en Ukraine, à quatre jours d'un scrutin indécis et qui pourrait être marqué par une forte abstention, approchant ou dépassant le record de 2002 (28,4%).

Le président sortant et sa rivale d'extrême droite participent à l'émission du 20H00 de TF1, "Dix minutes pour convaincre". Ils se succèderont pour répondre aux questions sur les cent premiers jours de leur présidence, s'ils sont élus le 24 avril.

Mme Le Pen, qui a lissé son image et édulcoré certaines propositions sans changer le fond de son projet sur l'immigration, est en hausse régulière dans les intentions de vote, atteignant pour la première fois 23,5% contre 27% pour Emmanuel Macron, selon un sondage Ifop publié mercredi.

Un autre sondage Ipsos, également mercredi, place Marine Le Pen à 22% contre 27% pour le président sortant.

Ce "resserrement sondagier préoccupe. Après, ça tombe bien, la tension nous oblige à sortir", commente un proche du président-candidat. "On a trop fermé les yeux sur Marine Le Pen. Est-ce que c'est trop tard ? Peut-être, mais je ne le crois pas. L'électrochoc est utile".

M. Macron s'érige en rempart républicain et humaniste contre l'extrême droite, et plus particulièrement de Mme Le Pen. Samedi, il a présenté le scrutin présidentiel comme "le combat du progrès contre le repli, le combat du patriotisme et de l'Europe contre les nationalistes". Il a reçu mercredi le soutien de l'ex-ministre de centre-droit Jean-Louis Borloo.

Mme Le Pen se montre prudente. Elle a annulé plusieurs événements et se prépare pour son dernier grand meeting, jeudi à Perpignan, ville remportée par le RN lors des municipales et dirigée par Louis Aliot, vice-président du parti et son ancien compagnon.

Quant à M. Mélenchon, fort de sa troisième place dans les sondages autour de 17%, il caresse l'espoir de s'immiscer entre ce duo annoncé comme il l'a montré mardi lors d'un meeting à Lille relayé dans onze villes grâce à des hologrammes.

Les Insoumis intensifient leur maillage de réunions publiques entrepris depuis plusieurs semaines: ils font mercredi et jeudi 90 réunions publiques, au moins une dans chaque département. Elles sont animées par les lieutenants et figures de la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

- "Enfin" -

Plusieurs candidats se sont, par ailleurs, félicités de ce que le parquet national financier (PNF) ait ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale après avoir pris connaissance du rapport du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques.

"Il était temps", a réagi au sujet de ce "scandale" la candidate LR Valérie Pécresse, en visite au service pénitentiaire d'insertion et de probation de Nanterre. "Enfin", ont salué sur Twitter les candidats Eric Zemmour, Fabien Roussel ou Nicolas Dupont-Aignan.

"Mais pourquoi n'y en-a-t-il toujours pas sur les éventuels conflits d'intérêt entre E. Macron et les cabinets de conseil ? Et sur son patrimoine ?", a ajouté ce dernier.

Dans ce rapport, la commission d'enquête du Sénat a accusé les entités françaises du cabinet américain McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. Le gouvernement a assumé le recours à ces cabinets, dénoncé vivement par l'opposition.

- "Réconciliation des droites" -

Les candidats ont jusqu'à vendredi minuit pour jeter leurs dernières forces dans la bataille.

La lutte est toujours aussi rude entre Valérie Pécresse et l'ex-polémiste d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!), tous deux en baisse régulière et donnés autour de 8-9%, et qui se disputent la capacité de réaliser une "union des droites".

Au lendemain du second tour, "je serai soit président de la République soit chef de l'opposition", a affirmé M. Zemmour sur France Inter. "Je ferai enfin cette réconciliation des droites que personne ne veut faire, ni Marine Le Pen ni Mme Pécresse. Je suis le seul" à pouvoir la faire.

Mais pour la candidate LR, pas de doute, Eric Zemmour "sera Monsieur 20H01: il appellera à voter Marine Le Pen et se présentera aux législatives sous ses couleurs". "Aujourd'hui, la seule union des droites possible, c'est autour de moi", a enchaîné la candidate sur franceinfo.

Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (NDA) organise un meeting mercredi soir à Paris, tandis qu'à l'opposé de l'échiquier Philippe Poutou (NPA) sera à Bordeaux.

La socialiste Anne Hidalgo s'est rendue à Cachan, en banlieue parisienne, tout comme le communiste Fabien Roussel qui s'est indigné sur un marché de Gentilly de la baisse des pensions de retraites, dont lui ont fait part plusieurs retraités.

(C.Fournier--LPdF)