Le Pays De France - Présidentielle: sprint final pour Macron et Le Pen

Paris -
Présidentielle: sprint final pour Macron et Le Pen
Présidentielle: sprint final pour Macron et Le Pen / Photo: © AFP

Présidentielle: sprint final pour Macron et Le Pen

La campagne présidentielle s'achève vendredi à minuit: Emmanuel Macron, donné gagnant dimanche par les sondages, et Marine Le Pen sont engagés dans un sprint final pour mobiliser les Français à deux jours du scrutin.

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L'enjeu pour les deux finalistes dans ces dernières heures combatives est de mobiliser les abstentionnistes, convaincre les indécis et séduire l'électorat du chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, plus gros réservoir de voix à l'issue du premier tour (près de 22%).

Marine Le Pen cherche à faire échec à la notion de "front républicain", levier actionné en 2002 contre son père puis en 2017 contre elle-même pour faire barrage à l'extrême droite.

"La tonalité (de la campagne) a brutalement changé entre le premier et le deuxième tours", a-t-elle affirmé sur Europe 1 et CNews, dénonçant le fait que "l'ensemble des médias, des institutions déclenchent la diabolisation" de son parti. "C'est une tradition française, mais je trouve que ce n'est pas une tradition très démocratique".

Elle a opposé sa relation aux Français à celle du président sortant, selon elle descendu "de l'Olympe exclusivement pendant quelques jours", et à la "relation toxique" avec le "peuple".

- "Insulte" -

"Cela fait huit mois que je cherche dans cette campagne présidentielle à arracher les Français à l'abstentionnisme", a-t-elle encore plaidé, affirmant qu'"Emmanuel Macron (la) traite +d'extrême droite+, il traite donc des millions de Français d'+extrême droite+" - et précisant qu'"extrême droite est une insulte".

A Sud Radio, le président du RN Jordan Bardella s'est dit également "marqué" par le fait que "le système vienne sauver le soldat Emmanuel Macron".

Mme Le Pen a effectué dans la matinée un déplacement à Etaples, à quelques kilomètres du Touquet, la villégiature des époux Macron, visitant un marché local. Elle mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme.

Tirant le bilan de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron a affirmé vendredi que son opposante était parvenue à "avancer masquée", cependant que "les fondamentaux de l'extrême droite sont là".

"Des millions de nos compatriotes se sont portés vers son parti et son projet parce qu'elle a donné le sentiment qu'elle répondait au problème de pouvoir d'achat. Mais ses réponses ne sont pas viables. Une ambiguïté s'est créée, mais je pense que les fondamentaux de l'extrême droite sont là", a affirmé le président candidat, sur France Inter.

"Mme Le Pen est l'héritière d'un père, d'un parti et d'une idéologie qui a aussi reposé sur beaucoup d'antisémitisme", a-t-il encore accusé.

Les deux candidats se démultiplient dans les médias et battent le terrain. M. Macron tiendra un dernier meeting dans l'après-midi à Figeac, dans le département rural du Lot qui a voté massivement pour lui il y a cinq ans.

A ce stade, les deux rivaux craignent surtout une démobilisation des électeurs ce week-end. D'autant plus que les trois zones scolaires seront en vacances ce week-end, avec notamment le début du congé de printemps pour la région parisienne.

Le débat télévisé mercredi ne semble pas avoir infléchi la dynamique favorable au président sortant dans les sondages. Il est donné vainqueur dans une fourchette allant de 55,5 à 57,5% des intentions de vote. Cet écart s'est creusé au fil de la campagne mais il reste moindre qu'en 2017 quand le candidat En Marche avait remporté l'élection avec 66,1% des voix, contre la même candidate d'extrême droite.

"Rien n'est joué", a-t-il cependant averti jeudi en Seine-Saint-Denis, appelant ses partisans à "redoubler d'efforts". Pour son dernier meeting, à Arras jeudi soir, sa rivale a lancé un appel aux allures de "tout sauf Macron" promettant d'être "la présidente du respect des Français".

Dimanche, "la question sera finalement assez simple : Macron ou la France ?", a-t-elle lancé.

A minuit, ce sera fini: réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdites. Aucune interview ni aucun sondage ne pourra être publié avant les premières estimations diffusées dimanche à 20H00.

En Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française où le scrutin est avancé à samedi, la campagne a pris fin jeudi à minuit heure locale.

(L.Chastain--LPdF)