Pakistan: Bilawal Bhutto, fils de Benazir, nommé ministre des Affaires étrangères
Bilawal Bhutto Zardari, fils de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007, a officiellement été nommé mercredi ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement pakistanais, dirigé par Shehbaz Sharif.
M. Bhutto, également fils de l'ancien président Asif Ali Zardari et petit-fils de l'ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, exécuté en 1979, devient à 33 ans un des plus jeunes ministres des Affaires étrangères au monde.
Son premier déplacement à l'étranger le verra accompagner jeudi M. Sharif pour une visite officielle de trois jours en Arabie saoudite, un partenaire commercial majeur qui a souvent soutenu financièrement l'économie pakistanaise.
Il a prêté serment mercredi, plus de deux semaines après avoir contribué à la chute de l'ex-Premier ministre Imran Khan, renversé le 10 avril par une motion de censure.
M. Sharif, chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), a pris la tête du gouvernement de coalition, auquel est associé le Parti du peuple pakistanais (PPP) de M. Bhutto.
Ces deux formations longtemps rivales, fondées sur des dynasties familiales, ont dominé la vie politique nationale pendant des décennies, se partageant le pouvoir dans les périodes où le pays, indépendant depuis 1947, n'était pas soumis à un régime militaire.
L'essentiel du nouveau gouvernement avait été annoncé la semaine dernière, mais le poste de ministre des Affaires étrangères n'avait pas immédiatement été pourvu, même s'il semblait promis à M. Bhutto, dont le grand-père l'avait occupé dans les années 60.
Il aura notamment à réparer la relation avec l'Occident, endommagée sous le mandat de M. Khan, qui a accusé les Etats-Unis d'avoir conspiré avec l'opposition pour le renverser.
Eduqué à l'université d'Oxford au Royaume-Uni, il est considéré comme un progressiste, à l'image de Benazir. Il s'est souvent exprimé en faveur des droits des femmes et des minorités.
A l'aise avec les médias sociaux, M. Bhutto plaît aux jeunes dans ce pays où plus de la moitié de la population est âgée de 22 ans ou moins.
Il fait toutefois régulièrement l'objet de moqueries pour sa maîtrise imparfaite de l'ourdou, la langue nationale.
(V.Castillon--LPdF)