A Jérusalem, 42 Palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne
Plus de 40 Palestiniens ont été blessés vendredi dans de nouveaux heurts avec des policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, après plus d'un mois de violences dans les Territoires palestiniens et en Israël.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, parmi les 42 blessés "lors d'affrontements avec les forces d'occupation", 22 ont été hospitalisés.
Les forces israéliennes ont pénétré sur l'esplanade et utilisé des "moyens pour disperser la foule", après que des "émeutiers" eurent "lancé des pierres et tiré des feux d'artifice", certains essayant de jeter des pierres sur le Mur des Lamentations, lieu saint juif situé en contrebas, a indiqué la police en faisant état de deux arrestations.
les policiers ont tiré des balles en caoutchouc contre les Palestiniens et des grenades de gaz lacrymogène, selon des témoins.
Les heurts ont duré quelques heures et dans l'après-midi, une foule de fidèles s'est rassemblée sur l'esplanade pour prier à l'occasion de ce dernier vendredi du ramadan, mois du jeûne musulman. Des fidèles brandissaient des drapeaux palestiniens et du mouvement islamiste Hamas, a constaté un journaliste de l'AFP.
- Escalade -
Au cours des deux dernières semaines, des affrontements ont fait près de 300 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées, également site le plus sacré du judaïsme connu sous le nom de Mont du Temple.
Les violences interviennent dans un contexte d'escalade après quatre attaques menées en Israël entre le 22 mars et le 7 avril ayant fait 14 morts, dont un policier arabe israélien et deux Ukrainiens. Deux des attentats ont été perpétrés dans la région de Tel-Aviv par des Palestiniens originaires de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations en Cisjordanie émaillées de heurts meurtriers. Au total, 26 Palestiniens et trois Arabes israéliens ont été tués, dont des assaillants.
Les nouveaux accrochages à Jérusalem sont intervenus par ailleurs le jour de la célébration de la "Journée d'Al-Qods" (Jérusalem en arabe), initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979.
Des manifestations ont eu lieu en Iran, pays ennemi d'Israël, ainsi qu'en Irak, en Syrie et dans d'autres pays de la région, en solidarité avec les Palestiniens.
"L'Iran soutient la résistance palestinienne et dénonce la normalisation (avec Israël). Ce que certains pays arabes ont fait est une trahison", a déclaré à cette occasion le guide suprême iranien Ali Khamenei en référence à plusieurs pays arabes ayant normalisé ces deux dernières années leurs relations avec l'Etat hébreu.
- "Judaïsation" -
Jeudi, des ténors des organisations armées palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique, proches de l'Iran, ont tenu un rassemblement dans le stade de Gaza pour appeler à "défendre" Jérusalem et l'esplanade des Mosquées.
"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi (israélien)", a déclaré vendredi le Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Gaza, affirmant que les "projets de l'ennemi de judaïsation, de profanation et de division" étaient voués à l'échec.
Le déploiement de forces policières israéliennes et la présence sur l'esplanade pendant le ramadan de nombreux juifs, autorisés à visiter le lieu à des heures précises mais sans y prier d'après le statu quo en vigueur, ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".
Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées, a assuré dimanche son chef de la diplomatie Yaïr Lapid, en soulignant que les interventions policières sur l'esplanade étaient "justifiées".
(F.Bonnet--LPdF)