Le Pays De France - Le Kremlin veut "comprendre d'abord" ce qu'est le sommet de la paix évoqué par l'Ukraine

Paris -
Le Kremlin veut "comprendre d'abord" ce qu'est le sommet de la paix évoqué par l'Ukraine
Le Kremlin veut "comprendre d'abord" ce qu'est le sommet de la paix évoqué par l'Ukraine / Photo: © POOL/AFP/Archives

Le Kremlin veut "comprendre d'abord" ce qu'est le sommet de la paix évoqué par l'Ukraine

Le Kremlin a réagi mardi avec circonspection aux propos du président ukrainien qui a ouvert la veille la porte à des pourparlers avec Moscou, pour la première fois depuis le printemps 2022, en évoquant une présence russe à un futur sommet de paix.

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Volodymyr Zelensky a assuré lundi être favorable à la présence de Moscou à un prochain sommet, après la conférence organisée en Suisse, mi-juin, sur la paix en Ukraine qui avait réuni des dizaines de chefs d'État et de gouvernement mais dont la Russie avait été exclue.

"Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il (M. Zelensky) entend par là", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne Zvezda, diffusée mardi sur Telegram.

M. Zelensky a, lui, affirmé vouloir présenter en novembre --mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis-- un "plan" pour "une paix juste", après près de deux ans et demi d'un conflit à grande échelle qui a fait des centaines de milliers de victimes.

Dans la foulée, il a dit souhaiter un autre sommet sur la paix en Ukraine auquel Moscou pourra cette fois-ci participer. "Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet", a-t-il annoncé.

La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et les perspectives d'un cessez-le-feu, voire d'une paix durable entre Kiev et Moscou, restent minimales à ce stade.

C'est la première fois toutefois depuis l'échec de pourparlers au printemps 2022, dans la foulée de l'assaut russe du mois de février, que Volodymyr Zelensky émet l'idée de discussions avec la Russie sans retrait russe préalable du territoire ukrainien.

Le Kremlin de son côté a jusqu'ici exclu tous pourparlers de paix tant que l'Ukraine ne lui abandonnera pas les cinq régions dont Moscou revendique l'annexion et ne renoncera pas à son alliance avec l'Occident. De facto, il s'agirait d'une capitulation.

Sur le front, aucune percée décisive d'un des deux camps n'est en vue, même si d'intenses combats, très meurtriers, se poursuivent quotidiennement.

L'armée russe, plus nombreuse et disposant d'une puissance de feu supérieure, grignote petit à petit du terrain dans l'Est du pays, au prix de lourdes pertes en hommes et en équipements.

- Election américaine -

L'Ukraine, Volodymyr Zelensky en tête, répète régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014.

Le président russe a pour sa part répété à maintes reprises ses conditions, rejetées par Kiev et ses alliés: l'abandon des quatre régions dont Moscou revendique l'annexion en plus de la Crimée et la garantie que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan.

Les Occidentaux disent, eux, que c'est aux responsables ukrainiens de décider quand et comment ils souhaiteraient discuter avec la Russie. Ils insistent aussi, tout comme Kiev, sur le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

"S'ils veulent inviter la Russie au sommet, nous les soutiendrons", a réagi lundi le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, mais il a relevé qu'à ce jour, le Kremlin n'a montré aucun signe de vouloir une solution diplomatique au conflit.

L'issue de l'élection présidentielle aux États-Unis, principal allié de l'Ukraine, pourrait cependant jouer un rôle important dans la suite du conflit.

Le républicain Donald Trump, qui a vanté la politique de Vladimir Poutine par le passé, a promis de mettre un terme à la guerre en quelques semaines s'il était élu début novembre, laissant craindre à certains qu'il puisse réduire l'aide américaine, un soutien aujourd'hui indispensable à l'Ukraine.

Plusieurs tentatives de médiation et de négociations ont échoué par le passé.

Dans les premières semaines de l'attaque russe en 2022, des délégations russe et ukrainienne s'étaient rencontrées au Bélarus, puis en Turquie, pour essayer de parvenir à un accord de paix. En vain.

En février 2023, la Chine, alliée de la Russie, avait aussi présenté son propre plan de paix pour l'Ukraine, sans toutefois que Moscou et Kiev ne s'en emparent pour faire reprendre les discussions.

Enfin, Kiev et ses alliés ont aussi rejeté l'appel à ce que l'Ukraine cesse le feu lancé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, seul interlocuteur de Moscou dans le camp occidental et dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, qui s'est rendu début juillet à Kiev puis à Moscou.

(L.Chastain--LPdF)