Consacré par ses pairs républicains, Trump invoque le divin et la famille
Au moment d'être consacré candidat républicain à la présidentielle américaine jeudi, Donald Trump arbore un pansement blanc bien visible à l'oreille droite. Comme pour souligner son étonnante capacité à transformer l'adversité en triomphe.
A entendre nombre de participants à la Convention républicaine de Milwaukee, dans le Wisconsin, c'est à l'intervention divine que l'ancien président de 78 ans doit d'avoir échappé aux balles d'un assassin voici cinq jours lors d'un meeting en Pennsylvanie.
Et la foule réunie pour entendre le premier discours du magnat de l'immobilier depuis cette attaque n'a pas manqué de crier sa ferveur quand le candidat républicain, tout juste intronisé, lui a expliqué pourquoi il était là devant elle: "j'avais Dieu à mes côtés".
Comme tout au long des quatre jours du raout républicain de Milwaukee, politique et incantations religieuses se sont entremêlées.
Le télévangéliste Franklin Graham, l'une des personnalités invitées pour chauffer la salle avant le discours de Donald Trump, a incorporé le slogan devenu la marque de fabrique du conservateur - "Rendre à l'Amérique sa grandeur" - dans sa prière.
Donald Trump a pour sa part parfois eu des accents de grand-père bienveillant.
"Ensemble, nous allons lancer une nouvelle ère de sécurité, de prospérité et de liberté pour les citoyens de toutes les races, couleurs et religions", a-t-il promis. "La discorde et la division de notre société doivent être pansées."
- "Toute l'Amérique" -
Si les tirs qui l'ont visé le 13 juillet ont changé quelque chose à l'image du potentiel prochain président des Etats-Unis, c'est peut-être de l'avoir rendu plus humaine.
Certains commentateurs avaient prédit une réponse toute en fureur de la part du milliardaire exubérant mais il a déjoué les pronostics.
"Je me présente pour être le président de toute l'Amérique, pas de la moitié de l'Amérique", a-t-il assuré.
Donald Trump a également joué sur la corde familiale, entouré durant la convention par son clan auquel se sont jointes jeudi sa fille Ivanka et son épouse Melania, restées très discrètes jusqu'ici. A leurs côtés, le nouveau colistier de Donald Trump, J.D. Vance, proche du fils du candidat.
D'ordinaire, Donald Trump multiplie dans ses discours les attaques personnelles contre Joe Biden, le "pire président de l'histoire", et les évocations sinistres d'une Amérique vouée à l'apocalypse sous le règne de ses rivaux démocrates.
Mais ses conseillers ont dit à plusieurs reprises que, dans la foulée de l'attaque de samedi, il avait déchiré son discours d'investiture au profit d'une adresse au ton plus unificateur.
- Trumpmania -
Le naturel est certes un peu revenu, Donald Trump accusant les démocrates de détruire la démocratie et d'avoir lancé à son encontre une chasse aux sorcières corrompue. Mais dans l'ensemble, le ton était légèrement plus conciliant.
"En tant qu'Américains, nous sommes liés par un destin unique et commun. Nous nous levons ensemble ou nous nous effondrons", a-t-il lancé.
S'il a consacré un bon moment de la soirée à narrer les moments terrifiants de l'attaque qu'il a subie, il a aussi prononcé les mots "confiance", "force" et "unité".
Avant lui, d'autres s'étaient chargés de faire monter la température. En guest-star de la soirée, le catcheur Hulk Hogan a enthousiasmé la foule aux cris de "USA", "USA".
Hulk Hogan, qui fut limogé de la World Wrestling Entertainment après l'apparition d'un enregistrement ancien où figurait une insulte raciste, a ravi les spectateurs en arrachant son t-shirt siglé "Vrai Américain" pour révéler un débardeur frappé des noms "Trump-Vance".
"Que la Trumpmania jaillisse, mes frères!", s'est-il écrié, qualifiant l'ancien président de "héros" et de "gladiateur", devant le principal intéressé, l'air ravi.
(A.Monet--LPdF)