Le chef du Hezbollah libanais promet une riposte contre Israël
Le chef du Hezbollah libanais a promis mardi une riposte contre Israël, "quelles qu'en soient les conséquences", au moment où la communauté internationale est engagée dans une course contre la montre pour éviter une escalade militaire au Moyen-Orient.
Hassan Nasrallah a affirmé que le mouvement islamiste libanais, allié de Téhéran, et l'Iran étaient "obligés de riposter" contre Israël après les assassinats du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr.
Le Hezbollah ripostera "seul ou dans le cadre d'une réponse unifiée" de l'Iran et de ses alliés dans la région, a-t-il affirmé, "quelles qu'en soient les conséquences".
La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël il y a dix mois, a entraîné une flambée des violences dans la région.
Les tensions ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, d'Ismaïl Haniyeh, et celui, la veille, de Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth, faisant redouter une escalade militaire entre l'Iran et ses alliés d'une part, et Israël de l'autre.
Face à ce risque d'embrasement, la communauté internationale multiplie les tentatives d'apaisement.
"Nous sommes impliqués dans une diplomatie intense jour et nuit avec un message très simple: tous les protagonistes doivent éviter l'escalade", a affirmé lundi le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.
L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh et promis de le venger.
Israël n'a pas commenté la mort d'Ismaïl Haniyeh mais a promis de détruire le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, après l'attaque du 7 octobre sur son sol.
L'armée israélienne a en revanche revendiqué la frappe qui a tué Fouad Chokr, responsable selon Israël d'une attaque qui a tué 12 enfants et adolescents le 27 juillet sur le plateau syrien du Golan annexé par Israël. Le Hezbollah avait nié toute implication.
- Attaque imminente? -
L'Iran affirme ne pas chercher à "étendre" la guerre mais Israël "recevra" une "réponse à ses crimes", a prévenu lundi soir le président iranien Massoud Pezeshkian.
Israël est sur le qui-vive depuis près d'une semaine, en attendant la riposte promise par l'Iran et ses alliés.
Toutefois, selon un diplomate européen en poste à Tel-Aviv, l'absence de changement des directives données par l'armée aux civils signifie, en théorie, qu'une attaque n'est pas si imminente.
En prévention toutefois, les manoeuvres diplomatiques se multiplient.
Lundi, le chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient s'est rendu en Israël afin d'évaluer la situation en matière de sécurité.
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) doit se réunir mercredi, à la demande de "la Palestine et l'Iran", d'après un responsable de l'OCI.
Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, s'est entretenu lundi par téléphone avec le roi de Jordanie. Antony Blinken a lui échangé avec des dirigeants qatari et égyptien, ainsi qu'avec le Premier ministre irakien face à la possibilité d'attaques de groupes armés irakiens pro-iraniens.
"Nous n'accepterons pas" que le territoire irakien soit utilisé comme "un terrain de règlement de comptes", ont déclaré mardi les autorités irakiennes, après des tirs de roquettes lundi contre une base en Irak accueillant des troupes américaines.
- "Action collective" -
Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, était au Caire mardi où il a rencontré son homologue égyptien, Badr Abdelatty. "Il existe la possibilité d'une guerre entre nous et Israël (...) Nous ne pouvons pas le nier", a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, plusieurs pays ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban et des compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec Beyrouth.
Mardi, six combattants du Hezbollah ont été tués dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, selon une source de sécurité libanaise, tandis que le mouvement islamiste a annoncé avoir visé le nord d'Israël avec des drones.
Les autorités régionales du nord d'Israël ont appelé mardi la population à rester près des abris après des tirs de roquettes du Hezbollah.
En parallèle, l'armée israélienne poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza assiégée.
Un tir de drone israélien a fait un mort, selon des secouristes à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien.
"Il faut une action collective plus forte de la part du monde" pour garantir la sécurité des Gazaouis, a affirmé mardi Hassan Morajea, conseiller régional à Deir el-Balah de l'ONG Norwegian Refugee Council.
L'attaque menée le 7 octobre contre Israël par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.653 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.
(H.Leroy--LPdF)