Le Pays De France - Ukraine: poursuite des évacuations à Marioupol, intensification de l'offensive russe

Paris -
Ukraine: poursuite des évacuations à Marioupol, intensification de l'offensive russe
Ukraine: poursuite des évacuations à Marioupol, intensification de l'offensive russe / Photo: © AFP

Ukraine: poursuite des évacuations à Marioupol, intensification de l'offensive russe

Les évacuations de civils devaient se poursuivre à Marioupol samedi, de même que l'offensive russe qui ne connaît pas de trêve à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.

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"Nous allons poursuivre (samedi) notre opération d'évacuation" à Azovstal, a indiqué vendredi soir sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, en précisant que l'évacuation de la ville de Marioupol est également prévue en fin d'après-midi.

Ces nouvelles tentatives d'évacuation viendraient compléter celles des jours précédents. Vendredi, 50 personnes ont été évacuées depuis l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol.

Il s'agit de femmes, d'enfants et de personnes âgées. Ces opérations, qui se déroulent sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont commencé le weekend dernier et ont permis, selon Kiev, à près de 500 civils de fuir.

-Frappes de missiles-

Parallèlement, le ministère de la Défense ukrainien a affirmé dans son rapport matinal samedi que "l'ennemi n'arrête pas son offensive".

"A Marioupol, l'ennemi continue de bloquer des unités de la défense ukrainienne dans le quartier d'Azovstal", assure le ministère, qui souligne aussi la destruction de trois ponts routiers par les Russes "pour ralentir la contre-offensive" dans la région de Kharkiv.

Des frappes de missiles ont été signalées ces dernières 24 heures dans la région de Kharkiv, dans la ville de Mykolaïv (sud), dans la région de Donetsk, selon la même source.

Vendredi soir, deux tirs de roquettes ont touché Odessa, le grand port ukrainien sur la Mer Noire, sans toutefois faire de victimes, a annoncé le Commandement sud des forces ukrainiennes.

Une poursuite des combats en dépit de l'adoption vendredi par le conseil de sécurité de l'ONU à l'unanimité d'une déclaration réclamant la paix dans ce pays, qui entre samedi dans son 72ème jour de guerre.

A l'approche du 9 mai, les autorités s'attendent à une intensification de bombardements et ne cessent d'appeler les Ukrainiens à ne pas ignorer les sirènes anti-aériennes et à descendre dans l'abri.

"S'il-vous-plait, n'ignorez pas les alertes aériennes et gagnez immédiatement les abris, le risque de bombardements est très probable dans toutes les régions d'Ukraine", a averti vendredi le maire de Kiev, Vitaly Klitshko, prévenant ses concitoyens qu'aucune commémoration du 9 mai n'aurait lieu dans la capitale ukrainienne.

-"Cadeau à Poutine"-

"L'ennemi cherche à achever les défenseurs d'Azovstal, il essaie de faire cela avant le 9 mai pour faire un cadeau à Vladimir Poutine", a affirmé Oleksiï Arestovytch, un conseiller de M. Zelensky.

La Russie n'a jusqu'à présent pu revendiquer le contrôle complet que d'une ville d'importance, Kherson.

Samedi à Moscou, l'armée russe effectuait sur la place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai.

Si les forces russes cherchaient à "détruire" les derniers combattants ou civils de Marioupol, Kiev se verrait contrainte de rompre toute négociation de paix, a aussi averti le président ukrainien.

Le régiment Azov, qui défend l'aciérie, a accusé les militaires russes d'avoir visé "avec un missile guidé antichar" une de ses voitures impliquées dans l'opération d'évacuation de civils, tuant un soldat et faisant six blessés.

Samedi matin, l'état-major des forces armées ukrainiennes a affirmé que les forces russes avaient continué vendredi leur offensive contre l'aciérie Azovstal, en dépit du cessez-le-feu qu'elles ont unilatéralement décrété jeudi pendant trois jours.

Marioupol, cité du sud-est qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes.

Dans l'est, Severodonetsk, l'une des principales cités du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, est "quasiment encerclée", a reconnu son maire vendredi.

-Bombardements-

"Des bombardements tous les jours, tous les jours, le matin, l'après-midi et le soir. Il n'y a pas eu un jour sans bombardement, pas un jour", a raconté à l'AFP Olga Babitch après avoir quitté son village et atteint Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine.

De leur côté, les forces ukrainiennes continuent de résister à la pression de l'armée russe. Selon un rapport publié par le ministère de la Défense britannique, "le conflit en Ukraine engendre des dégâts sur les unités russes les plus capables".

Samedi, l'armée ukranienne a revendiqué sur Facebook avoir détruit un navire de débarquement militaire russe près de l'île des Serpents en Mer Noire, ce que Moscou n'a pas confirmé.

En marge du conflit ukrainien, les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu vendredi soir dans un village frontalier de l'Ukraine, sans faire de victime.

La crainte que le conflit en Ukraine ne s'étende à la Transdniestrie s'est amplifiée ces dernières semaines après qu'un général russe a affirmé que l'offensive du Kremlin en Ukraine visait à établir un couloir vers cette région séparatiste prorusse.

Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé vendredi une nouvelle aide militaire de 150 millions de dollars à l'Ukraine, composée notamment de munitions d'artillerie et de radars, mais ont prévenu que les fonds alloués aux armes pour Kiev étaient désormais "pratiquement épuisés".

Cette aide, bien en-deça des précédents envois d'armes américains, comprend notamment 25.000 obus de 155 mm, des radars de contrebatterie pour repérer les tirs d'artillerie russes et des appareils de brouillage des communications.

"Le Congrès doit rapidement débloquer l'enveloppe requise pour renforcer l'Ukraine sur le champ de bataille et à la table des négociations", a indiqué le président Joe Biden dans un communiqué au sujet de la colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars demandée au Congrès américain.

-Conséquences dans le monde-

Dans sa première manifestation d'unité depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, le Conseil de sécurité des Nations unies --où la Russie, membre permanent dispose d'un droit de veto-- a apporté son "ferme soutien" à "la recherche d'une solution pacifique" dans ce pays.

La principale instance de l'ONU, qui exprime en outre sa "profonde préoccupation concernant le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine", apporte à cet égard un "ferme soutien" au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres "dans la recherche d'une solution pacifique" à ce conflit.

Sur le front des sanctions occidentales, la Hongrie persévérait vendredi dans son blocage du projet d'embargo européen sur l'importation de pétrole russe et de difficiles négociations étaient en cours entre les 27 Etats membres de l'UE pour trouver un accord ce weekend, ont dit à l'AFP plusieurs sources diplomatiques.

Par ailleurs, l'Allemagne, qui va fournir sept obusiers blindés aux Ukrainiens, a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle doit participer le président Zelensky.

Car les conséquences dans le reste du monde commencent à se faire sentir.

L'Afrique fait face à une crise "sans précédent" provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine notamment avec la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, ont averti vendredi des responsables du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

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(N.Lambert--LPdF)