Le Pays De France - Frappes intenses d'Israël contre le Hezbollah au Liban, le sort de son chef reste inconnu

Paris -
Frappes intenses d'Israël contre le Hezbollah au Liban, le sort de son chef reste inconnu
Frappes intenses d'Israël contre le Hezbollah au Liban, le sort de son chef reste inconnu / Photo: © AFP

Frappes intenses d'Israël contre le Hezbollah au Liban, le sort de son chef reste inconnu

L'armée israélienne a bombardé intensément samedi des sites du Hezbollah au Liban, après un raid dévastateur sur le fief du mouvement pro-iranien près de Beyrouth qui ciblait selon des médias israéliens son chef Hassan Nasrallah, dont le sort demeure inconnu.

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Plus de 15 heures après le raid sur la banlieue sud de Beyrouth ayant détruit des dizaines d'immeubles, poussé à la fuite des centaines de personnes et fait au moins six morts, le Hezbollah, qui d'ordinaire annonce la mort de ses commandants dans la journée, n'avait toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef.

Après un avertissement d'évacuation lancé vendredi soir par l'armée israélienne, des centaines d'habitants de la banlieue sud ont fui et des familles ont dormi dans la rue.

Plusieurs immeubles brûlent toujours dans ce fief du Hezbollah et le ciel reste recouvert d'épaisses volutes de fumées. Les bombardements se sont arrêtés là au lever du jour mais ils ont continué dans le sud et l'est du Liban.

- "Les cris des enfants" -

"C'était une nuit très dure, les missiles tombaient au-dessus de chez nous, je n'oublierai jamais les cris des enfants", raconte Hawraa el-Husseini, 21 ans, qui a fui avec sa famille la banlieue sud.

L'armée israélienne a dit avoir ciblé dans ce secteur des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d'armes et des centres de commandement du Hezbollah. Le Hezbollah a démenti la présence de dépôts d'armes dans les immeubles d'habitation.

Selon plusieurs télévisions israéliennes, Hassan Nasrallah était visé par la frappe d'une violence inouïe survenue vendredi à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud.

"Nous sommes encore en train de vérifier les résultats de l'attaque contre le quartier général central du Hezbollah", a déclaré ensuite le porte-parole de l'armée israélienne, le général Daniel Hagari. "Notre attaque a été très précise".

Hassan Nasrallah "va bien", a assuré pour sa part une source proche du mouvement. Mais silence radio officiel.

Selon le ministère libanais de la Santé, le raid de vendredi a fait au moins six morts et 91 blessés. Mais le bilan risque de s'alourdir, des dizaines d'immeubles ayant été détruits selon un photographe de l'AFP.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié. Et il a juré de poursuivre ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression israélienne à Gaza".

Israël affirme agir pour rétablir la sécurité dans le nord du pays, cible des tirs du Hezbollah, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d'habitants contraints à la fuite.

Hassan Nasrallah, 64 ans, apparaît rarement en public et son lieu de résidence est tenu secret. Ses discours sont retransmis en direct par la télévision et il reçoit souvent des visiteurs. Cet homme de religion fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité au Liban, dont il est l'homme le plus puissant.

- "Frappes d'envergure" -

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des "frappes d'envergure" sur des "dizaines de cibles" du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban.

Elle a affirmé plus tôt avoir tué le commandant d'une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans une frappe dans le sud du Liban.

Israël a aussi annoncé que son aviation avait survolé dans la nuit les environs de l'aéroport de Beyrouth disant vouloir empêcher l'Iran d'y faire atterrir des cargaisons d'armes destinées au Hezbollah.

Les opérations israéliennes contre le Hezbollah au Liban se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a affirmé à l'ONU le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, douchant les espoirs d'une trêve proposée mercredi par la France et les Etats-Unis.

Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

Israël a également dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait "aussi courte" que possible, selon un responsable israélien de la sécurité.

(Y.Rousseau--LPdF)