Pakistan: un mort et 12 blessés dans un attentat à Karachi
Une personne a été tuée et 12 blessées jeudi en fin de journée à Karachi, la ville la plus peuplée du Pakistan, dans une attaque à la bombe revendiquée par un groupe séparatiste local, a-t-on appris de source policière.
L'attentat, qui s'est produit vers 23h00 (18h00 GMT) dans le quartier de Saddar, a été revendiqué par l'Armée révolutionnaire du Sindhudesh (SRA), qui se bat pour l'indépendance de la province méridionale du Sindh, dont Karachi est la capitale.
Dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram, la SRA a indiqué avoir fait détoner une "bombe contrôlée à distance" qui ciblait un véhicule des gardes-côtes, et s'est engagée "à poursuivre sa résistance jusqu'à la libération complète" du Sindh.
"Plusieurs" véhicules, dont un appartenant aux gardes-côtes, ont été endommagés dans l'explosion, qui a causé la mort d'un "passant", a déclaré Sajjad Khan, un responsable de la police locale.
"Selon les premiers éléments de l'enquête, la bombe avait été placée sur une moto garée à côté d'une poubelle", a-t-il expliqué.
Des victimes étaient encore soignées vendredi matin à l'hôpital Jinnah pour des blessures causées par des billes d'acier placées avec l'explosif pour en amplifier les dégâts, a souligné un responsable de l'établissement, Shahid Rasool.
Cette attaque survient plus de deux semaines après un attentat suicide perpétré par une femme kamikaze, qui a tué quatre personnes, dont trois enseignants chinois travaillant pour l'institut culturel Confucius, sur le campus de l'université de Karachi.
L'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), un groupe luttant pour l'indépendance de cette province, la plus grande et la plus pauvre du Pakistan, et qui a souvent ciblé par le passé les intérêts chinois dans le pays, l'avait revendiqué.
Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan à la mi-août, à une détérioration de la sécurité.
Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), la branche régionale du groupe Etat islamique (EI-K), ou des groupes séparatistes baloutches.
Le Pakistan reproche aux talibans de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul n'a cessé de nier.
Cette tendance s'est confirmée ces dernières semaines, le nombre d'attaques augmentant de 24% entre mars et avril, selon l'Institut PICSS d'Islamabad.
(L.Garnier--LPdF)