Le Pays De France - Près de 100 morts dans une frappe israélienne à Gaza selon la Défense civile

Paris -
Près de 100 morts dans une frappe israélienne à  Gaza selon la Défense civile
Près de 100 morts dans une frappe israélienne à Gaza selon la Défense civile / Photo: © AFP

Près de 100 morts dans une frappe israélienne à Gaza selon la Défense civile

Près de 100 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées dans une frappe israélienne mardi dans la bande de Gaza, ont indiqué les secours locaux, les Etats-Unis déplorant un raid "horrible" dans le territoire palestinien dévasté par un an de guerre.

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Alors que la bande de Gaza assiégée est en proie à un désastre humanitaire, l'adoption par le Parlement israélien d'une loi interdisant les activités de l'Unrwa, une agence de l'ONU considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide humanitaire à Gaza, a soulevé un tollé international.

L'offensive israélienne à Gaza a été lancée en riposte à une attaque menée le 7 octobre 2023 contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Le lendemain et en soutien au Hamas, le Hezbollah au Liban a ouvert un front contre le voisin israélien avant que les tirs transfrontaliers ne dégénèrent en guerre ouverte en septembre.

L'armée israélienne a dit examiner "les informations sur un incident" à Beit Lahia.

"L'immeuble s'est effondré dans la nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil", a raconté à l'AFP un voisin, Rabie al-Chandagly, 30 ans. "La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens essaient de sauver les blessés, mais il n'y a ni hôpitaux ni soins médicaux adéquats."

Faute de brancard, les corps ensanglantés extraits du gigantesque amas de parpaings et de béton ont été transportés sur des couvertures, a constaté un photographe de l'AFP.

- "Horrible" -

Principal soutien militaire d'Israël, les Etats-Unis ont dit avoir "contacté" leur allié pour demander des comptes après cette frappe "horrible au résultat horrible".

L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le nord de Gaza, notamment à Jabalia, pour empêcher selon elle les combattants du Hamas de s'y regrouper.

Elle a dit mardi avoir tué "environ 40 terroristes" à Jabalia, annoncé la mort de quatre soldats dans le nord de Gaza et poursuivi ses bombardements dans le territoire.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et lancé une offensive qui a tué au moins 43.061 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

- "Conséquences dévastatrices" -

Alors que Israël a accusé des employés de l'Unrwa, l'agence pour les réfugiés palestiniens, d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre, son Parlement a adopté lundi un texte qui interdit ses activités "sur le territoire israélien", y compris à Jérusalem-Est, occupée par Israël.

Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l'Unrwa, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l'agence.

Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale à Gaza, vitale pour les 2,4 millions d'habitants du territoire menacé de famine selon l'ONU.

Plusieurs capitales européennes et organisations de l'ONU ont dénoncé cette interdiction et le département d'Etat a redit son opposition à la loi. Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a dit redouter "des conséquences dévastatrices" pour les Palestiniens.

- "Compte à rebours" -

Le chef d'état-major israélien, Herzi Halevi, a de nouveau menacé de frapper "durement" l'Iran s'il ripostait à l'attaque d'Israël le 26 octobre contre des cibles militaires en Iran.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran soutient militairement le Hamas et le Hezbollah, dont les chefs ont été tués ces derniers mois dans des opérations israéliennes.

Mardi, Naïm Qassem a été désigné à la tête du Hezbollah pour remplacer Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Mais le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, l'a aussitôt menacé du même sort que son prédécesseur, en affirmant: "le compte à rebours a commencé".

Dans le camp opposé, le président iranien Massoud Pezeshkian a assuré que la nomination de Naïm Qassem "renforcera la résistance" face à Israël.

Au Liban, l'armée israélienne mène des frappes intenses quotidiennes depuis le 23 septembre principalement sur les fiefs du Hezbollah. Elle a lancé une offensive terrestre dans le Sud le 30 septembre.

Mardi, au moins cinq personnes ont été tuées dans des raids israéliens près de Saïda (sud), selon les autorités.

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour permettre le retour dans le nord d'Israël de 60.000 habitants déplacés par les roquettes tirées du Liban depuis le début de la guerre à Gaza.

Plus de 1.750 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

(C.Fournier--LPdF)