Le Pays De France - Chanson anti-Darmanin: prison ferme requise en appel contre un militant écolo

Paris -
Chanson anti-Darmanin: prison ferme requise en appel contre un militant écolo
Chanson anti-Darmanin: prison ferme requise en appel contre un militant écolo / Photo: © POOL/AFP/Archives

Chanson anti-Darmanin: prison ferme requise en appel contre un militant écolo

Le parquet de la cour d'appel de Nancy a requis mardi, à l'encontre d'un militant écologiste poursuivi pour avoir relayé sur Youtube une chanson visant Gérald Darmanin, 140 heures de travaux d'intérêt général ou six mois d'emprisonnement ferme s'il n'exécute pas un stage de citoyenneté.

Taille du texte:

Loïc Schneider est poursuivi pour avoir relayé le 5 novembre 2022 sur Youtube une chanson visant le ministre de l'Intérieur d'alors, Gérald Darmanin. Il avait été relaxé en première instance par le tribunal correctionnel de Nancy en décembre 2023 mais le parquet avait fait appel.

"De drôles de réquisitions puisque le procureur n'a pas demandé à mon client s'il acceptait ou non d'effectuer les TIG", a relevé son avocat Christophe Sgro, qui a plaidé la confirmation du jugement de première instance.

"Cette chanson appartient au genre de la satire, qui par définition procède par exagération ou provocation, mais elle mène aussi à des débats d'intérêt général on ne peut plus sérieux: la dissolution du bloc lorrain, les comportements sexistes de M. Darmanin qui restent discutables à mon sens et le problème des violences policières contre les manifestants, en particulier les gilets jaunes", a estimé Me Sgro.

La décision sera rendue le 14 janvier prochain.

La chanson, qui interpellait directement et grossièrement Gérald Darmanin, suggérait de "dissoudre" le ministre, dont elle évoquait "le cercueil".

"En la matière, la jurisprudence de CEDH (Cour européenne des droits de l'Homme, ndlr) est très claire sur ce sujet: lorsqu'il s'agit de critiquer un homme politique, la liberté d'expression doit être entendue de manière extrêmement large", a ajouté l'avocat.

Le jeune homme est accusé de menace de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

En première instance, le tribunal avait notamment relevé que Loïc Schneider n'était pas l'auteur des propos incriminés.

Loïc Schneider a déjà été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Niort pour sa participation à une manifestation contre le projet de méga-bassine à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en octobre 2022, ainsi qu'à trois ans de prison pour des violences commises lors d'une manifestation contre le G20 en Allemagne en 2017.

(H.Leroy--LPdF)