A Davos, Zelensky réclame plus d'armes et des sanctions "maximum" contre la Russie
Davantage d'armes et des sanctions "maximum": trois mois après l'invasion de son pays par la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé lundi à Davos une aide internationale plus rapide.
"Les sanctions (...) devraient être maximum, pour que la Russie et tout autre agresseur potentiel qui veut conduire une guerre brutale contre son voisin connaisse clairement les conséquences immédiates de ses actions", a-t-il affirmé lors d'une intervention en visioconférence pour la journée d'ouverture de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF).
A l'heure où Kiev dit faire face à une situation "de plus en plus difficile" dans le Donbass (est), sous intenses bombardements russes, M. Zelensky a aussi réclamé davantage d'armes pour son pays, regrettant que le soutien de la communauté internationale n'ait pas toujours été assez rapide.
"Si nous avions reçu 100% de nos besoins en février, le résultat aurait été des dizaines de milliers de vies sauvées. C'est pourquoi l'Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement celles qui ont été fournies", a-t-il dit.
"Nous avons besoin d'armes plus que de n'importe quoi d'autre", avait déjà indiqué dimanche soir devant la presse Anastasia Radina, une parlementaire ukrainienne venue à Davos.
L'Ukraine a besoin d'armes "comme celles de l'Otan", incluant des chars, des systèmes de défense aérienne, des avions chasseurs, a-t-elle détaillé auprès de l'AFP, estimant que les aides militaires reçues jusqu'à présent, "ce n'est pas encore assez".
"Après trois mois de guerre, et des dizaines de milliers de vies perdues, on en est encore à discuter de si nous avons besoin d'avions chasseurs. Franchement c'est scandaleux", a-t-elle déploré.
- "Aucun commerce avec la Russie" -
Le gouvernement ukrainien réclame aussi une intensification des sanctions contre la Russie, qu'il voudrait isoler complètement du commerce international.
"Il ne devrait y avoir aucun commerce avec la Russie", a affirmé lundi M. Zelensky, réclamant entre autres "un embargo sur le pétrole russe" et des mesures contre "toutes les banques russes, sans exceptions".
Les pays occidentaux ont mis en place toute une série de sanctions économiques contre la Russie. Mais si les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont renoncé à importer du pétrole russe, l'Union européenne a du mal à se mettre d'accord sur le sujet, car certains de ses pays membres sont très dépendants du gaz et du pétrole russes.
"Nous comprenons que l'Europe essaye d'estimer le coût que cela va avoir pour son économie. Mais de l'autre côté, il y a l'Ukraine, il y a une vraie guerre", a insisté la ministre ukrainienne de l'Economie Ioulia Svyrydenko, venue elle aussi à Davos.
"La Russie veut détruire l'Ukraine (...) et menace le monde de famine. On n'a définitivement pas le temps de faire de l'analyse. Nous avons besoin de couper la Russie du monde civilisé, complètement", a-t-elle martelé.
L'Ukraine tient la vedette cette semaine à Davos, où la réunion des élites politiques et économiques mondiales organisée par le WEF fait son retour après deux ans de parenthèse pour cause de pandémie de Covid-19.
Nombre de responsables politiques ukrainiens y ont prévu de faire le voyage en personne, parmi lesquels plusieurs ministres, des parlementaires, ou les maires de Kiev et Boutcha.
Le fondateur du WEF Klaus Schwab s'est félicité d'une "délégation particulièrement forte d'Ukrainiens", mais a en revanche exclu cette année les Russes, qui représentent habituellement un gros contingent de participants.
Et la "maison russe" des éditions précédentes a cédé la place à une "maison des crimes de guerres russes", où une exposition de photos des victimes et dégâts provoqués par l'invasion était inaugurée lundi.
"Je crois que le Forum économique mondial est l'endroit où l'Ukraine doit être présente et parler des crimes de la Fédération russe", a souligné le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk.
(O.Agard--LPdF)