Le Pays De France - La France toujours dans l'attente d'un nouveau Premier ministre, une semaine après la censure de Barnier

Paris -
La France toujours dans l'attente d'un nouveau Premier ministre, une semaine après la censure de Barnier

La France toujours dans l'attente d'un nouveau Premier ministre, une semaine après la censure de Barnier

Toujours pas de dénouement pour Matignon une semaine après la censure du gouvernement Barnier. La nomination du nouveau Premier ministre, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure et faire adopter un budget pour 2025, est attendue jeudi.

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Le président de la République Emmanuel Macron se rend en Pologne et la nomination interviendra "plutôt à son retour" dans la soirée, a précisé à l'AFP une source au sein de l'exécutif.

Si le patron du MoDem, François Bayrou, fait toujours partie des favoris, le maire de Pau fait aussi l'objet de signaux contradictoires, en raison notamment de l'opposition d'une partie de la droite.

Mardi, lors d'une réunion inédite à l'Elysée avec les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et des Républicains, le chef de l'Etat a promis de nommer "dans les 48 heures" le nouveau Premier ministre. Le chef de l'Etat se rend jeudi en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir.

Charge ensuite au locataire de Matignon de négocier avec les partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de non-censure. Ensuite seulement, il composera son équipe.

La veille, il avait souligné "sa volonté de ne pas dissoudre" l'Assemblée nationale à nouveau d'ici à 2027. Et il avait relevé "une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national".

La gauche réclame toujours que l'un des siens soit nommé à Matignon et s'est engagée à ne pas utiliser le 49.3 pour faire adopter des lois sans vote si, en échange, les opposants s'engagent à ne pas censurer.

- "Contournement de la Constitution"-

"Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution", a réagi Marine Le Pen (RN), "pas mécontente" d'être mise à l'écart. A ce stade, les Français ne semblent pas lui en tenir rigueur si on en croit un sondage Ifop/Fudicial qui lui donne plus de 35% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle.

Mercredi, le président du MoDem semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon, malgré l'hostilité à droite que lui voue l'ancien Président Nicolas Sarkozy.

Mais le socialiste Olivier Faure est réticent, estimant que le maire de Pau incarnerait une "continuité" du macronisme. Il est cependant resté évasif sur l'attitude de son parti si M. Macron nommait le centriste.

"Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé", a-t-il dit car, "quelle que soit la situation", il faut que "nous puissions arracher des victoires pour les Français".

De quoi alimenter le procès en trahison déjà lancé par Jean-Luc Mélenchon.

"Pas d'accord de coalition ! Pas de +non-censure+. Revenez à la raison et à la maison !", a lancé le leader des Insoumis mardi soir.

"Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l'entend", a répondu Olivier Faure, accusant LFI d'"affaiblir le collectif" par sa "politique de la chaise vide".

Si ce n'est pas François Bayrou, les noms des ministres Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi dans le camp présidentiel.

Cette attente, une semaine après la censure, laisse les Français inquiets (32%), "en colère" (30%) et lassés (24%), selon un sondage Elabe publié mercredi pour BFMTV. Une large majorité d'entre eux se déclare favorable (69%) à un accord de non-censure, mais ils sont presque tout autant (67%) à ne pas croire en la capacité des partis à s'entendre.

- Loi spéciale consensuelle -

Le nouveau Premier ministre aura pour tâche prioritaire de reprendre la difficile rédaction d'un budget pour 2025, laissé en suspens après l'adoption de la censure.

La loi spéciale, présentée en conseil des ministres, n'est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.

Son adoption ne fait guère de doute après son examen lundi à l'Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat.

La gauche entend toutefois l'amender pour s'assurer que le barème de l'impôt sur le revenu soit bien indexé sur l'inflation, afin d'éviter qu'un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.

Mais, dans "un avis très clair" selon Laurent Saint-Martin, le Conseil d'Etat a estimé mardi que cette disposition n'avait pas sa place dans une loi spéciale et devra donc être adopté dans le cadre du budget 2025, avant les déclarations de revenus faites au printemps.

(C.Fontaine--LPdF)