Des milliers de Palestiniens exultent à travers la bande de Gaza à l'annonce d'une trêve
Des milliers de Palestiniens ont exulté mercredi soir à travers la bande de Gaza à la nouvelle de l'annonce d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas après plus de 15 mois de guerre, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.
La conclusion de cet accord négocié par le biais d'une médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, a été annoncée par une source proche des négociations avant d'être confirmée par un responsable américain et que le président élu américain Donald Trump annonce "un accord sur les otages au Moyen-Orient".
Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu en d'autres localités, selon des journalistes de l'AFP sur place ou des témoins joints par téléphone avant que le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'annonce que des points restaient à régler, tout en disant espérer boucler les négociations dans la nuit.
La trêve a finalement été confirmée par le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et doit entrer en vigueur dimanche.
Au cours d'une première étape, qui doit durer 42 jours, 33 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre, seront libérés, a-t-il ajouté.
A Deir el-Balah, un homme et un journaliste portant un gilet pare-balles sont soulevés sur les épaules de la foule pour une interview au-dessus des Palestiniens en liesse.
Alors qu'arrive une ambulance, des "Allahou Akbar" ("Dieu est le plus grand") fusent au milieu d'hommes et de femmes tout sourire.
- "J'irai au cimetière" -
De jeunes enfants, certains semblant perdus au milieu de toute cette agitation, sont là aussi, au spectacle, déambulant entre les adultes.
Un groupe de jeunes garçons, la dizaine d'années, entonne un chant populaire de résistance, aussitôt filmés par une escouade de téléphones portables.
Jointe par téléphone dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, Randa Samih, une déplacée originaire de Gaza-ville, peine à contenir son émotion.
"Je n'arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d'un an commence à toucher à sa fin", dit cette Palestinienne de 45 ans. "Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu."
"Nous avons besoin de beaucoup de repos. Dès que la trêve aura commencé, j'irai au cimetière pour rendre visite à mon frère et à plusieurs parents", ajoute-t-elle.
"Nous les avons enterrés au cimetière de Deir el-Balah sans sépulture convenable. Nous érigerons de nouvelles tombes, sur lesquelles nous inscrirons leurs noms".
Abdelkarim, un habitant de Gaza âgé de 27 ans, dit éprouver "de la joie en dépit de tout ce que nous avons perdu".
"Nous allons revenir à la vie. Je n'arrive pas à croire que je vais enfin revoir ma femme et mes deux enfants qui sont partis vers le sud il y a plus d'un an", ajoute-t-il, disant espérer "que les déplacés seront rapidement autorisés à rentrer"
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de personnes se sont rassemblées également, en chantant au son de tambours, selon un photographe de l'AFP.
(C.Fournier--LPdF)