Après Uvalde, Biden promet de poursuivre ses efforts pour mieux réguler les armes
Pressé de toutes parts à agir après la tuerie d'Uvalde, Joe Biden a promis lundi de "continuer à pousser" pour une régulation plus stricte des armes à feu, qui reste difficile à concrétiser, compte tenu de l'étroite majorité démocrate au Congrès.
L'empathique président américain, qui s'est rendu dimanche dans la ville texane et a passé plusieurs heures avec des familles de victimes, a déclaré que "la douleur était palpable".
Mardi, 19 enfants - âgés d'entre 9 et 11 ans - et deux enseignantes sont morts à l'école primaire Robb sous les balles d'un adolescent, replongeant l'Amérique dans le cauchemar récurrent des fusillades en milieu scolaire.
Lors la visite présidentielle dimanche, plusieurs voix avaient scandé: "Faites quelque chose!"
"Nous le ferons. Nous le ferons", avait répondu Joe Biden.
"J'ai toujours eu la volonté" d'agir sur les armes, a-t-il réaffirmé à des journalistes lundi, assurant qu'il "continuerait à pousser".
"Cela n'a pas de sens de pouvoir acheter quelque chose qui peut tirer jusqu'à 300 balles", a-t-il ajouté.
Le deuxième amendement, qui permet de détenir des armes à feu, "n'a jamais été absolu", a assuré le président de 79 ans, affirmant que certaines catégories d'armement étaient à l'époque exclues.
Des négociations ont lieu entre élus démocrates et républicains pour essayer de trouver un compromis sur cette question épineuse, sur laquelle Joe Biden n'a pour l'instant pas réussi à légiférer.
Le président démocrate a précisé lundi qu'il ne participait pas lui-même à ces discussions.
Mais "je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet", a-t-il espéré.
La veille, des sénateurs démocrates avaient exprimé un optimisme prudent sur l'adoption de lois plus strictes.
L'influent sénateur Dick Durbin avait dit sentir "un état d'esprit différent" parmi les élus, même ceux du camp républicain, traditionnellement bien moins enclin à légiférer sur le sujet.
Mais le visage que pourrait avoir cette loi, qui serait forcément le fruit de difficiles concessions, reste flou.
Parmi les pistes évoquées par les élus: un relèvement de l'âge nécessaire pour acheter une arme ou une généralisation de l'examen des antécédents psychiatriques et judiciaires.
- Préparer les funérailles -
Les Etats-Unis ont encore connu une dizaine de fusillades à nombreuses victimes durant le week-end, causant plusieurs morts et des dizaines de blessés, selon un comptage du site Gun Violence Archive.
Il s'agissait d'un long week-end - lundi étant férié pour célébrer "Memorial Day" -, ce qui entraîne généralement un nombre plus important de ce type de violences, surtout pendant les mois chauds de l'année.
Six adolescents ont ainsi été blessés samedi soir à Chattanooga, dans le Tennessee, "lors de ce qui semble être une altercation avec d'autres jeunes", a tweeté le maire de la ville, Tim Kelly.
Une autre fusillade a fait dimanche un mort et 7 blessés, parmi lesquels un enfant, lors d'un festival à Taft, dans l'Oklahoma, ont annoncé les autorités de l'Etat.
Au Texas, Uvalde, encore traumatisée par l'attaque dans son école, se préparait à enterrer les 21 victimes.
Un donneur anonyme a offert plus de 175.000 dollars (environ 162.000 euros) pour "s'assurer que tous les frais des familles liés aux obsèques soient pris en charge", avait précisé le gouverneur du Texas Greg Abbott vendredi.
Les funérailles débuteront mardi, et s'étendront jusqu'à la mi-juin.
L'une des premières cérémonies sera celle d'Amerie Jo Garza, une fillette qui venait de fêter son dixième anniversaire quand elle a été tuée.
(O.Agard--LPdF)