Les très élevés frais d'incident bancaire, une spécialité française selon UFC-Que Choisir
Les frais d'incident bancaire sont beaucoup plus élevés en France que dans les pays voisins, dénonce mardi l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir qui appelle le gouvernement à les réduire.
Ces frais qui s'appliquent notamment en cas de rejet de prélèvement sont à l'origine d'une "scandaleuse ponction bancaire de 1,8 milliard d'euros sur le budget des consommateurs", selon l'association qui constate dans un communiqué "l'inefficacité de la concurrence" à les juguler.
Preuve en est que le plafond de 20 euros en cas de rejet de prélèvement est systématiquement appliqué par toutes les banques, selon l'UFC-Que Choisir, dont 8 euros au titre d'une "commission intervention".
L'association a calculé que la durée moyenne de ces interventions était inférieure à 1 minute 30, et évalué les marges des banques françaises sur ces frais d'incident à 86%.
Les frais de rejet de prélèvement sont 17 fois plus élevés en France qu'en Allemagne, 8 fois plus qu'en Italie et 3 fois plus qu'en Belgique, précise l'UFC-Que Choisir.
Lorsque le prélèvement est effectué malgré un compte dans le rouge au-delà du découvert autorisé, seule la commission d'intervention est prélevée mais "une banque sur quatre (24%), toutes membres du groupe Banques Populaires-Caisse d'Épargne (BPCE), ne trouve rien de mieux que d'alourdir la note en adressant à leurs clients une lettre +d'information+ à 10,70 euros en moyenne", détaille le communiqué.
Devant ces pratiques, l'UFC-Que Choisir exhorte le gouvernement "à mettre au pas les excès des banques en matière de frais d'incident" à l'occasion du projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat que le gouvernement veut présenter après les législatives.
"Dès lors que la concurrence ne fonctionne pas, les pouvoirs publics sont selon nous légitimes pour intervenir à réguler le marché" et seraient "bien avisés de revoir à la baisse les montants" que les banques peuvent prélever pour les incidents de paiement, dit à l'AFP Matthieu Robin, chargé de mission Banque/Assurance à l'UFC-Que Choisir.
L'association estime que les consommateurs pourraient gagner plus d'un milliard d'euros si les frais de rejet étaient limités à 8 euros.
Elle demande aussi plus de transparence aux banques dont seules deux – la Banque postale et la Bred – rétrocèdent systématiquement les doubles facturations des rejets qui se produisent lorsque le compte du client n'a pas été alimenté avant la deuxième tentative de prélèvement d'une facture.
(V.Castillon--LPdF)