Céréales ukrainiennes: Ankara optimiste sur des "développements rapides"
La Turquie attend des "développements rapides" concernant un plan des Nations unies pour l'exportation des céréales bloquées en Ukraine, a indiqué vendredi le ministre turc de la Défense, Hukusi Akar.
"Nous avons une quinzaine de bateaux remplis de céréales dans les ports (ukrainiens). Ces questions ont été discutées (au cours) de nombreuses conversations. Les échanges diplomatiques très intenses se poursuivent" a affirmé le ministre à des journalistes.
"Dans les jours qui viennent, nous verrons un développement rapide des choses. Nous tentons de résoudre rapidement cette question avec l'organisation d'une réunion entre la Russie, l'Ukraine, l'Onu et la Turquie", a-t-il poursuivi.
La Turquie s'est déjà déclarée prête cette semaine à accueillir "une réunion à quatre", afin d'organiser le transport des plusieurs tonnes de céréales via la Mer Noire, dans le cadre d'un plan de l'Onu.
"L'Onu a un plan. Nous observons avec plaisir que les parties se sont en grande partie mis d'accord là-dessus. Il peut être mis en oeuvre, peut-être avec quelques modifications mineures" a ajouté M. Akar, qui veut que les choses avancent "sans entamer la Convention de Montreux".
Ce traité international de 1936 régit le trafic du Bosphore et des Dardanelles, les deux détroits connectant la Mer Noire à la Méditerranée, sous l'autorité d'Ankara.
En temps de conflit, il interdit le passage de bateaux militaires des belligérants.
Selon M. Akar, une "ligne directe" (hot line) a été établie entre les experts militaires d'Ukraine, de Russie et de Turquie pour faciliter les tractations sur la mise en oeuvre du plan de l'Onu.
"Des généraux issus de ministères de la Défense ukrainien, russe et turc ont été désignés. La première réunion avec un général russe a eu lieu le 1er juin. (...) La +hot line+ est utilisée en permanence", a-t-il affirmé.
Pour la Turquie, le plan de l'Onu est "applicable", a encore estimé M. Akar.
Des millions de tonnes de blé sont coincées dans les ports ukrainiens sous blocus ou occupation russe et leur transport est rendu périlleux par la présence de mines.
Le plan de l'Onu ne nécessite pas le nettoyage des mines et pourrait fonctionner avec l'instauration des "lignes sécurisées" en mer Noire, avait précisé mercredi le ministre turc des Affaires étrangères.
(F.Bonnet--LPdF)