JO-2022: Fillon Maillet a une mass-start pour entrer dans l'histoire
Quentin Fillon Maillet est à 15 kilomètres, vingt cibles et une dernière grosse demi-heure d'effort, d'entrer dans l'histoire olympique et de devenir le premier sportif aux Jeux d'hiver à amasser six médailles sur une édition, avec la mass-start de biathlon vendredi à Pékin.
Après l'échec de la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland et du relais norvégien de biathlon mercredi, Quentin Fillon Maillet, déjà double champion olympique et triple médaillé d'argent, est le dernier sportif des Jeux de Pékin à pouvoir quitter la Chine avec six médailles dans ses valises. Du jamais-vu jusque-là.
"C'est sûr que ce serait incroyable de réussir le Grand Chelem. J'ai toujours beaucoup, beaucoup d'envie, assurait-il mardi après sa cinquième médaille. Je vais essayer de récupérer."
En biathlon depuis que la poursuite est devenue la quatrième épreuve inscrite au programme olympique en 2002, le grand chelem n'a été réussi qu'à une seule reprise: en 2002 à Salt Lake City, le Norvégien Ole Einar Björndalen avait été sacré champion olympique de l'individuel, du sprint, de la poursuite et du relais. Quatre de ses huit titres, record des Jeux d'hiver qu'il codétient avec ses compatriotes fondeurs Björn Daehlie et Marit Björgen.
L'enchaînement de six courses en l'espace de seulement treize jours est proposé depuis les Jeux de Sotchi en 2014, avec une dépense d'énergie bien plus importante que lorsqu'il n'y avait que trois ou quatre courses à disputer, ce qui donne encore plus d'ampleur à l'exploit auquel "QFM" s'attaque vendredi (17h00 locales, 10h00 françaises).
D'autant plus que le médaillé est astreint à tout un protocole fatiguant, de la conférence de presse au test antidopage, en passant par la cérémonie de remise des médailles dans un froid glacial. Fillon Maillet a un dernier coup de collier à donner dans la confrontation directe avec ses adversaires vendredi, un format qu'il apprécie.
- Seul roi de Pékin -
Sa première victoire en Coupe du monde, fin janvier 2019, c'était sur une mass-start à Anterselva (Italie), et lors des deux derniers Championnats du monde, il a décroché l'argent en 2020, toujours à Anterselva sur un site en altitude comme à Zhangjiakou, où se déroulent les JO-2022, et le bronze à Pokljuka en 2021.
Le Jurassien de 29 ans clame que ses JO sont d'ores et déjà plus que réussis. Et il a bien raison: avec ses deux médailles d'or (individuel et poursuite) et ses trois médailles d'argent (sprint, relais, relais mixte), il est sûr de faire partie des sportifs les plus médaillés des Jeux de Pékin. Une demi-douzaine d'autres, dont son rival Johannes Boe, le fondeur russe (sous drapeau neutre) Alexander Bolshunov ou le fondeur norvégien Johannes Klaebo, ne peuvent que le rejoindre à cinq.
Mais avec un sixième podium, il serait définitivement sacré seul roi de Pékin -ou plutôt de Zhangjiakou- comme le prédisait Ole Einar Björndalen avant le début des JO-2022, lui qui connaît parfaitement le site puisqu'il y entraîne l'équipe nationale de Chine.
Sur une seule édition des JO, hiver et été confondus, ils ne sont que dix à avoir fait mieux que six médailles, dont la référence absolue, le nageur américain Michael Phelps avec huit : toutes en or à Pékin en 2008, six en or et deux en bronze à Athènes quatre ans plus tôt.
Cette mass start interviendra en bouquet final de la quinzaine olympique du biathlon, puisque la mass-start féminine initialement prévue samedi a été avancée à vendredi à 15h00 locales (08h00 françaises).
Avec ces deux courses, le biathlon français dispose de plusieurs cartouches pour améliorer sa performance de Vancouver en 2010 (une médaille d'or, deux d'argent et trois de bronze), son record.
(F.Bonnet--LPdF)