C1: face à Chelsea, Lille doit "élever le curseur", dit Gourvennec à l'AFP
our continuer à "jouer les trouble-fêtes" en Ligue des champions, Lille doit "élever le curseur" s'il veut rivaliser mardi en huitièmes de finale aller contre Chelsea, titré en 2021 et "encore meilleur aujourd'hui", a déclaré l'entraîneur lillois Jocelyn Gourvennec dans un entretien à l'AFP.
Q: Pensez-vous pouvoir créer la surprise contre le tenant du titre ?
R: "Nous sommes des compétiteurs donc on n'ira pas jouer à Chelsea en +sparring-partner+, ça c'est sûr! C'est une très grande équipe, avec de grands joueurs, un grand entraîneur. Ils ont gagné la Ligue des champions l'an dernier, ils viennent d'être sacrés champions du monde des clubs... C'est une très grosse équipe. Mais c'est un match de coupe et dans tous les matches de coupe, il y a toujours des choses à faire, il y a des surprises. Il peut se passer plein de choses et on veut jouer les trouble-fêtes, comme on le fait depuis le début de cette campagne de Ligue des champions."
Q: Cette équipe de Chelsea est-elle plus forte que celle qui a remporté la compétition l'an dernier ?
R: "Oui, bien sûr. L'exploit de (l'entraîneur) Thomas Tuchel a été de très vite se fondre dans son nouvel environnement en n'arrivant qu'en janvier (2021) à Chelsea. Il venait de quitter Paris simplement quelques jours avant et il a su très vite bien analyser la situation pour relancer l'équipe. Il a fait bouger les lignes, il a enlevé des joueurs, fait revenir certains qui ne jouaient plus ou pas beaucoup et il a trouvé la bonne formule pour redynamiser l'équipe. Je pense qu'ils ont réussi à renforcer tout ça cette saison car quand un entraîneur arrive, c'est toujours avec le temps que les principes et les habitudes de travail se tissent, que la connaissance entre l'entraîneur et les joueurs et entre les joueurs et l'entraîneur est plus fine. Donc je pense qu'ils sont encore meilleurs aujourd'hui."
Q: Quelles sont les forces des Blues ?
R: "Ils sont dans un championnat très relevé et s'ils ne sont pas en tête de la Premier League, c'est qu'il y a encore plus fort qu'eux. Mais ça reste une équipe évidemment très forte collectivement et individuellement. Ce qui est marquant, c'est à la fois leur animation qui peut bouger, leur qualité technique pour préparer les actions. C'est une équipe qui joue avec sûreté, qui a peu de déchet et qui met beaucoup de pression sur l'adversaire. Elle a un milieu très fort et des attaquants qui sont les premiers défenseurs. Ils ont beaucoup de rigueur là-dessus donc il faudra qu'on soit capable de jouer sous pression, de montrer de la maîtrise car c'est une équipe qui va vouloir imposer son rythme."
Q: Selon vous, quelle est la clé pour arriver à rivaliser ?
R: "Ce sera à nous de résister à cette pression, notamment sur ce match aller à l'extérieur pour pouvoir se donner des chances de jouer quelque chose au retour. Il n'y a pas un soliste qui sort de l'ordinaire dans cette équipe, mais ils sont tous très bons. Ils ont un milieu très fort avec Jorginho, Mateo Kovacic, N'Golo Kanté, Mason Mount... C'est une équipe qui impose un défi physique important, un rythme important de par son pressing et une grande qualité technique et il faudra répondre à cela. Mais comme à chaque match, il y aura des choses qu'on devra faire pour se créer des situations et on aura des situations. Il faudra qu'on soit à un très bon niveau, il faudra élever le curseur."
Q: Avez-vous identifié des faiblesses dans l'équipe de Thomas Tuchel ?
R: "Comme toutes les équipes, quand elle défend en courant vers son but, elle est moins à l'aise et un peu plus vulnérable donc tout l'enjeu sera de sortir de ce pressing pour aller jouer dans leur dos et notamment dans le dos des latéraux. Ils sont redoutables mais on aura aussi notre mot à dire. Il faudra être solide, bien défendre et aussi avoir de la maîtrise technique à la récupération car on ne pourra pas faire que des transitions. C'est un peu comme les matches contre Paris: il faudra essayer de garder la balle, faire courir l'adversaire, avoir des temps où on calme le rythme car on ne pourra pas courir sans arrêt."
Propos recueillis par Nicolas BLASQUEZ
(A.Monet--LPdF)