JO-2022: les Jeux de Pékin en dix photos
Retour sur les Jeux olympiques de Pékin, qui s'achèvent ce dimanche, en dix photos marquantes:
. Décor industriel. Des skieuses et des snowboardeurs qui tourbillonnent dans les airs dans un décor improbable dominé par d'imposantes cheminées d'usine, entre tours de refroidissement et hauts fourneaux : le site de Shougang, théâtre des épreuves de big air avec son tremplin géant installé au coeur d'une ancienne aciérie en pleine reconversion dans l'ouest de la capitale chinoise, a marqué les esprits.
. 100% neige artificielle. De longs rubans blancs serpentent dans le massif de pierres et d'arbres secs de Yanqing, site des épreuves de ski alpin mais vierge de neige naturelle, comme les montagnes de Zhangjiakou, artificiellement enneigées pour les épreuves de ski nordique et de freestyle. Pour la première fois, les Jeux de Pékin, organisés dans une région au climat semi-aride, ont reposé à 100% sur de la neige non naturelle. Même si le paysage s'est paré de blanc dimanche dernier, avec plusieurs centimètres tombés jusque sur Pékin.
. Recherche ferveur désespérément. A la différence des Jeux de Tokyo organisés à huis clos l'été dernier, ceux de Pékin ont accueilli quelques centaines de spectateurs - uniquement des résidents chinois dûment invités - dans les tribunes des différents sites de compétition. Mais au tout petit comité s'est ajouté l'absence de ferveur. A quelques frémissements près, quand la star locale Eileen Gu s'est offert l'or au half-pipe ou quand le couple chinois Sui Wenjing et Han Cong a été sacré en patinage artistique.
. Haut les masques. Les draconiennes mesures anti-Covid se sont immiscées jusque sur la patinoire de hockey sur glace. Faute des résultats des tests quotidiens des premières au coup d'envoi, hockeyeuses russes et canadiennes ont joué le match qui les opposait... avec des masques FFP2 sous leur grille de protection. "Il n'y a pas assez d'air, a déploré une joueuse russe. Ce n'est pas une sensation agréable."
. Gu, plutôt trois fois qu'une. A 18 ans, déjà star locale et icône publicitaire, Eileen Gu s'est montrée plus qu'à la hauteur de l'événement. L'ado californienne, père américain et mère chinoise, a collectionné trois médailles en autant d'épreuves de ski freestyle: deux en or, en big air et halfpipe, et une en argent, en slopestyle. Et sa communication, à l'image de ses conférences de presse fleuve, est aussi bien huilée que ses "runs" acrobatiques.
. Valieva, l'effondrement. Son visage encore enfantin était attendu sur la plus haute marche du podium olympique, à 15 ans seulement. Il a finalement été celui du feuilleton de la quinzaine (et au-delà), après l'annonce en pleins JO-2022 d'un contrôle antidopage positif fin décembre, l'autorisation reçue à la dernière minute du Tribunal arbitral du sport (TAS) de patiner en individuel, la première place après le programme court mais la quatrième seulement à l'issue du libre, et ses sanglots déchirants pas réconfortés par son entraîneure Eteri Tutberidze. "J'ai beaucoup souffert pour elle", a compati la nouvelle championne olympique et partenaire d'entraînement de Valieva, Anna Shcherbakova.
. Le biathlon dans le mille. Porté par Quentin Fillon Maillet, le biathlon français a participé pour moitié à la moisson tricolore. Des quatorze médailles remportées, sept, dont trois en or, viennent des biathlètes. "QFM" est impliqué dans cinq, deux en or (individuel et poursuite) et trois en argent (sprint, relais masculin et relais mixte). Justine Braisaz-Bouchet y a ajouté l'or de la mass start et Anaïs Chevalier-Bouchet l'argent de l'individuel. Jamais le biathlon bleu-blanc-rouge n'avait été autant en réussite, même à l'époque de Martin Fourcade.
. Hanyu, obsession quadruple Axel. A Pékin, Yuzuru Hanyu avait l'occasion de devenir le premier patineur depuis près d'un siècle à s'offrir trois sacres olympiques consécutifs. Mais la superstar japonaise n'avait qu'une obsession : réaliser un quadruple Axel, la quadruple rotation la plus complexe, encore jamais réussie en compétition et qui exige en fait de faire quatre tours et demi en l'air. Sa rotation a été incomplète et il a chuté, mais "j'ai eu la sensation que je n'en étais vraiment pas loin", a estimé "Yuzu", finalement quatrième. Son statut d'icône n'en a pas été affecté, comme en témoigne la légion de fans massés le long des barrières autour de la patinoire rien que pour l'apercevoir le jour du gala.
. Au coeur de l'action. Drôle d'atterrissage pour le Finlandais Jon Sallinen en qualifications du half-pipe. Le skieur a percuté un cadreur qui s'était penché pour filmer sa figure alors qu'il était en train de s'envoler au-dessus de la "demi-lune". "J'ai peut-être été un peu amorti par le caméraman, j'espère qu'il va bien, parce que j'ai atterri directement sur lui", a-t-il raconté. Avec une clavicule douloureuse, toutefois, il a terminé les qualifications à la dernière place.
. Pénurie de Bing Dwen Dwen. La mascotte en peluche des JO-2022, un panda souriant vêtu d'une combinaison de glace, s'arrache dans la bulle olympique comme en dehors. A Zhangjiakou, les plus matinaux ont mis la main sur un des rares exemplaires mis en vente ces derniers jours. "Avec l'ouverture des JO, je m'attendais évidemment à ce que des gens l'achètent mais pas à ce qu'il devienne aussi populaire du jour au lendemain. C'est devenu un phénomène", s'étonne son créateur Cao Xue.
(E.Beaufort--LPdF)