Indian Wells: Nadal frôle la déconvenue, Medvedev en toute sérénité
L'un est passé près de sa première défaite en 2022, l'autre n'a pas forcé son talent: Rafael Nadal et Daniil Medvedev, les deux favoris à Indian Wells, ont emprunté des chemins différents pour avancer au 3e tour samedi pour leur entrée en lice.
L'Espagnol a joué à se faire peur face à l'Américain Sebastian Korda, qui a été à deux points du match dans le 3e set, mais qu'il a fini par battre laborieusement 6-2, 1-6, 7-6 (7/3), au bout de presque deux heures et demie.
Le N.4 mondial, qui vise un 4e titre consécutif après avoir remporté l'ATP 250 de Melbourne, l'Open d'Australie où il est devenu le recordman du nombre de sacres en Grands Chelems (21, devant Roger Federer et Novak Djokovic) et le tournoi d'Acapulco, reste donc invaincu en seize matches joués en 2022.
Mais il s'en est fallu de peu pour que son adversaire ne crée une énorme surprise face à l'ogre de ce début de saison, car, après l'avoir breaké deux fois dans le dernier set, il a mené 5-2, 30A, sur son service.
Semblant en difficulté physiquement, Nadal a alors entamé une impressionnante "remontada", son tennis retrouvant soudainement des couleurs par la seule force de l'abnégation qu'on lui connaît, même quand ça ne veut pas et même quand tout semble perdu.
- Nadal "super chanceux" -
"Je pensais que j'allais perdre. Mais mon état d'esprit à 5-2 contre moi c'était: +OK, je joue mal, mais je vais essayer de finir le match en ayant de meilleures sensations. Donc je dois me battre pour cela. J'ai joué un peu mieux. Il a fait quelques erreurs. Puis à 5-3, 5-4, on ne sait jamais ce qui peut arriver...", a-t-il commenté.
Il a ainsi aligné quatre jeux consécutifs, instillant à chaque point gagné le doute chez son adversaire, de plus en plus conscient de passer si près de l'exploit. Et si Korda s'est redonné une chance en poussant le Majorquin au jeu décisif, ce dernier n'a pas manqué l'occasion de se sortir de ce match piège en imposant enfin son rythme, comme il l'avait fait au premier set.
Alors bien plus en jambes et dominateur, il avait donné l'impression de pouvoir en finir vite. Mais le 38e mondial a très bien réagi dans la deuxième manche, en accélérant la cadence et poussant dans ses retranchements Nadal qui a commis une pluie de fautes directes.
"J'ai été super chanceux aujourd'hui de passer, honnêtement. Je dois l'admettre, comme je dois reconnaître que je dois mieux jouer. Je vais travailler demain (dimanche) pour essayer d'être prêt" lundi, a ajouté le Majorquin qui affrontera le Britannique Daniel Evans.
- Sabalenka déjà éliminée -
Programmé en ouverture sur le central, rempli de 16.000 personnes, Daniil Medvedev, qui défend pour la première fois son statut de N.1 mondial à Indian Wells, est lui passé sans encombre, écartant 6-3 6-2 Tomas Machac.
Sans forcer, il s'est montré solide face au Tchèque (158e) issu des qualifications, convertissant trois des sept balles de break qu'il s'est procurées. Il a conclu sur sa troisième balle de match en 1h11.
"Je pense avoir été régulier. Le premier set était assez serré et j'ai fait la différence dans les points clés. Contrairement à ce que suggère le score, ce n'était pas facile", a dit le Russe, qui affrontera lundi le Français Gaël Monfils (N.26) tombeur du Serbe Filip Krajinovic (6-3, 6-4).
Le Grec Stéfanos Tsitsipas (N.5) a lui dû cravacher face à l'Américain Jack Sock 7-6 (7/5), 3-6, 7-6 (7/5). Egalement qualifiés, le Norvégien Casper Ruud (N.8), l'espoir espagnol Carlos Alcaraz (N.19) et le tenant du titre, le Britannique Cameron Norrie (N.12), qui affrontera le Géorgien Nikoloz Basilashvili, pour un remake de la dernière finale.
La première grosse surprise du tournoi est venue du tableau féminin.
Aryna Sabalenka, 3e mondiale et donc joueuse la mieux classée, du fait de l'absence de l'Australienne Ashleigh Barty (N.1) et de la Tchèque Barbora Krejcikova (N.2), n'a pas échappé à la débandade, battue dès son entrée en lice (2-6, 6-3, 6-3) par l'Italienne Jasmine Paolini (46e).
L'Espagnole tenante du titre Paula Badosa (N.5), l'Estonienne Anett Kontaveit (N.4) et la Grecque Maria Sakkari (N.6) ont elles tenu leur rang.
(L.Garnier--LPdF)