C1: encore privés de quarts, Ronaldo et Messi sur la pente descendante
Après Lionel Messi emporté par l'effondrement du Paris SG, c'est Cristiano Ronaldo, symbole de l'impuissance de Manchester United, mardi, qui sera privé pour la seconde année consécutive de quart de finale de la Ligue des Champions. La fin d'une époque?
. Pas de conte de fée
En quittant cet été la Juventus, éliminée par Porto en 8e de finale de C1 l'an dernier, Cristiano Ronaldo était encore gonflé d'ambition.
Son retour à Manchester United, club où il avait explosé et à la recherche, comme lui, de sa gloire perdue, avait fait naître l'espoir d'une belle histoire où équipe et joueur auraient reconquis les sommets main dans la main.
L'élimination sans gloire contre l'Atlético (1-1, 0-1) mardi et la situation très compliquée en championnat pour espérer rejouer la C1 l'an prochain rendent ce scénario caduque.
Habitué à attirer la lumière, le Portugais de 37 ans devra aussi accepter d'attirer les critiques quand il se rate, comme mardi, même si ce serait vite oublier les prestations insipides, voire inquiétantes, d'autres titulaires comme Harry Maguire et Jadon Sancho ou de Marcus Rashford et Paul Pogba en sortie de banc.
Pour Messi (34 ans) aussi, sept mois après une arrivée en grande pompe à Paris, l'histoire a rapidement tourné à l'aigre, le septuple Ballon d'or récoltant même des sifflets nourris dimanche au Parc, première sortie après l'élimination à Madrid.
"Nous méritons tous la colère des supporters, pas uniquement Messi et Neymar", a tenté de le défendre Mauricio Pochettino, mais les chiffres sont implacables: ses 10 passes décisives en Ligue 1 ne masquent pas ses... deux buts, un total famélique pour celui qui a terminé "pichichi" de Liga ces cinq dernières saisons.
En C1, c'était un peu mieux (5 buts), mais il n'a pas eu d'impact lors des deux confrontations face au Real, ratant un penalty à l'aller qui a pesé très lourd au final.
. La C1 n'est plus leur jardin
Pour la seconde année de suite, les huit meilleurs équipes européennes se passent très bien des services de Ronaldo ou de Messi.
Porto et le Paris SG avaient été les bourreaux de la Juve et du Barça l'an dernier. Cette année, ce sont des ennemis intimes, l'Atlético, que CR7 avait si souvent martyrisé avec le Real ou la Juve, et le Real, pour l'ancien Barcelonais, qui ont abrégé leur parcours.
Difficile de ne pas y voir le poids des années, même si l'échec ne peut pas leur être entièrement imputé.
Trois jours après un triplé en championnat, Ronaldo n'a été en mesure de marquer à aucun moment face à l'Atlético. Mais sans ses 6 buts lors des 5 premiers matches de groupe, jamais les Red Devils n'auraient même pas atteint ce niveau de la compétition.
Quant à Messi, si son pénalty raté à l'aller reste dans toutes les têtes, le scénario cataclysmique à Santiago-Bernabeu est caractéristique d'un PSG bien plus réputé pour ses "bides" que pour ses exploits sur la scène européenne, sous l'ère des Qataris.
Depuis qu'il a remporté la prestigieuse Coupe d'Europe en 2015, Messi enchaînait lui aussi les sorties par la petite porte avec un Barça déclinant: "remontadas" subies contre Rome en 2018 et Liverpool en 2019, une raclée monumentale face au Bayern en 2020 (8-2) et une autre contre le PSG l'année suivante (4-1)...
Leurs choix de carrière n'ont probablement pas été les plus judicieux: "CR7" a opté pour un club qui en est à 5 ans sans trophée et Messi pour un autre qui n'a, à son actif continental, que la finale de 2020, dans une édition chamboulée par la pandémie de Covid.
. Quel avenir pour les deux ?
Le départ très probable de Kylian Mbappé, en fin de contrat en juin, risque de rebattre les cartes autour de Messi à Paris.
L'Argentin n'aura plus l'excuse de l'intégration ou du coronavirus (contracté durant les fêtes de fin d'année). Le N.30 pourrait redevenir le N.1 avec Neymar au sein d'une attaque vraisemblablement remodelée, avec le départ, en plus, d'Angel di Maria, et l'arrivée possible d'une autre superstar.
Quant à Ronaldo, il a signé pour deux années, avec une troisième en option, et Manchester aura certainement tellement d'autres chantiers de recrutement qu'un statu quo semble le plus probable, mais dans un groupe où il aura perdu un peu de son aura de superstar.
(A.Monet--LPdF)