Boxe: Mossely défend sa ceinture, en pensant fort à Taylor
Un an après sa dernière apparition sur un ring, Estelle Mossely défend vendredi à Dubaï sa ceinture IBO des poids légers face à l'Argentine Yanina del Carmen Lescano avec l'ambition de se rapprocher d'un combat d'unification contre la référence de la boxe féminine, l'Irlandaise Katie Taylor.
Cet affrontement marque un tournant dans la carrière professionnelle de la championne olympique 2016, invaincue en neuf sorties, dont la dernière date du 5 mars 2021 contre l'Allemande Verena Kaiser. La Française (29 ans) vient en effet de signer un contrat avec la société de promotion américaine Probellum et espère gagner en visibilité pour s'offrir des défis plus corsés à l'avenir.
"Cela change pas mal de choses, c'est un nouveau palier de franchi et une étape supérieure avec une exposition internationale, qui va me permettre de montrer mes qualités et ma capacité à combattre un jour pour d'autres ceintures", a expliqué Mossely à l'AFP.
Dans le viseur de la Française: Katie Taylor, reine de la catégorie (titres WBA, IBF, WBO, WBC) et considérée comme la meilleure boxeuse de l'histoire. Un sacré challenge, prévu pour fin 2022 ou début 2023 et qui passe d'abord par un succès face à Lescano, membre du Top 5 mondial, puis "deux ou trois autres combats".
"Taylor n'est pas inaccessible mais aujourd'hui, ce n'est pas la bonne idée de la rencontrer", a indiqué Mossely, qui avait vaincu l'Irlandaise en demi-finales des Mondiaux amateurs en 2016. "Je n'ai pas emmagasiné assez d'expérience. On a un parcours similaire mais elle a un peu d'avance puisqu'elle est passée directement pro après les JO de Rio et que j'ai eu deux interruptions dans ma carrière pour cause de maternité. Mais je vais réussir à rattraper mon retard."
- Objectif Paris-2024 -
"On envisage un combat pro en juillet, pourquoi pas en Angleterre", a-t-elle ajouté. "Vu que Katie Taylor combat avec un promoteur anglais, cela peut être intéressant pour nous de nous montrer en Angleterre."
Outre Taylor, Mossely s'est également fixé comme ambition de participer aux JO de Paris-2024. Elle devrait ainsi effectuer son retour chez les amateurs à l'occasion des championnats du monde en mai en Turquie.
"C'est un projet qui me tient à coeur", a-t-elle affirmé. "Ce n'est pas tous les jours que l'on peut vivre des Jeux à la maison et je n'ai pas envie de passer à côté de cette opportunité de représenter mon pays chez moi."
Née d'un père congolais et d'une mère ukrainienne, Mossely suit aussi avec attention l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais elle ne souhaite pas s'exprimer sur la situation pour rester concentrée sur sa préparation. Elle avait toutefois posté un message sur Twitter juste après l'entrée des forces russes en Ukraine, le 24 février.
"J'ai mal à mon Ukraine! La guerre est déclarée et elle est partout. Je prie pour ma famille", avait-elle écrit. Elle avait ensuite renchéri sur Instagram, dénonçant "l'obsession maladive de Poutine".
(Y.Rousseau--LPdF)